Carte blanche à...

Duncan Wylie

Sans titre, février 2005, huile et acrylique sur toile synthétique contrecollée sur carton, 30 x 23 cm

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 avril 2005 - 323 mots

La trentaine tout juste sonnée, le français parfois hésitant, la passion chevillée au corps, Duncan Wylie appartient à cette jeune génération d’artistes qui ont une foi résolue dans la peinture. Originaire du Zimbabwe, de souche britannique, il est venu s’installer à Paris voilà une petite dizaine d’années. Sorti avec les félicitations du jury de l’École nationale supérieure des beaux-arts, il en a ensuite prolongé l’enseignement par postdiplôme pour se lancer très vite dans l’arène. S’il a raflé différents prix, s’il s’est fait remarquer ici et là dans quelques expositions, c’est que la peinture de Duncan Wylie est non seulement singulière mais qu’elle a quelque chose de dynamique et de positif qui attire. Voire qui fascine. Comment ne pas être retenu par cette sorte de patchwork visuel ? À distance, elle ressemble à un photomontage, pourtant elle s’avère bel et bien peinte dès que l’on s’en approche. Ce rébus formel nous oblige à un jeu de reconstitution mentale tout en nous laissant piéger par le plaisir de la peinture, de ses éclats colorés et de ses effleurements. Composées à partir de la projection d’un collage d’images photographiques découpées, les peintures de Wylie, toujours de grand format, montrent le brouillage de vues d’architectures, de lieux publics ou privés et d’orchidées qui subvertit tout principe de représentation. Ce faisant, elles règlent avec une rare justesse le débat récurrent entre la peinture et la photographie confondant les deux médiums en un même tout, l’un donnant corps, sinon peau, à l’autre. Et c’est bien cette qualité proprement incarnée qui nous touche dès le premier regard, comme il en est pour cette carte blanche, couleur chair, à l’occasion de laquelle le peintre a travaillé ses médiums habituels à une petite échelle que la pratique de l’aquarelle lui a permise, une première du genre pour lui.

Duncan Wylie participera à l’exposition « L’Art et la Ville », présentée à l’Orangerie du Sénat, jardin du Luxembourg, Paris VIe, à partir du 24 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : Duncan Wylie

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