Disparition

Disparition de l’artiste italien Turi Simeti

Par Henri-François Debailleux · lejournaldesarts.fr

Le 17 mars 2021 - 372 mots

Inscrit dans l’histoire des « spatialistes », le sicilien d’origine vient de décéder du Covid à l’âge de 91 ans.

Turi Simeti. © Archivio Turi Simeti
Turi Simeti.
© Archivio Turi Simeti

Testé positif à la Covid-19 il y a cinq jours, ainsi que sa femme Essyla, Turi Simeti est mort hier en fin de matinée dans un hôpital de Milan à l’âge de 91 ans. S’il n’est pas l’artiste italien le plus connu de sa génération, il occupe toutefois une place importante dans l’histoire de l’art de la seconde moitié du 20e siècle aux côtés des Enrico Castellani, Agostino Bonalumi et Paolo Scheggi.  

En témoignent d’ailleurs ses différentes galeries, Tornabuoni qui le représente en France et qui lui a organisé une importante exposition à l’automne 2014 avenue Matignon ; la Dep Art Gallery et également Tornabuoni, pour l’Italie ; enfin la galerie Almine Rech qui le représente en Belgique depuis une exposition personnelle à Bruxelles en 2015 et l’a montré dans des group shows à Londres et à Shangaï.

Né en en 1929 en Sicile, il était d’abord allé à Rome en 1958 où il fréquentait régulièrement l’atelier d’Alberto Burri. Ce n’est qu’en 1963 qu’il rejoindra Milan où il rencontrera Lucio Fontana et Piero Manzoni ainsi que les précités Castellani, Bonalumi et Scheggi qui, présents dans cette ville depuis 1960, avaient déjà fondé le groupe Azimut auquel Simeti ne sera donc jamais vraiment identifié. 

Dans la lignée directe de Fontana, les quatre artistes vont s’inscrire dans l’histoire des spatialistes italiens. Adeptes d’un certain minimalisme et travaillant sur la monochromie (blanche, rouge…) les quatre artistes ont très vite mis l’accent sur une approche singulière de la surface, réhaussant la toile avec une sorte d’architecture en bois disposée en dessous de cette dernière, directement sur le châssis, de façon à créer une tension vers l’extérieur, une « extroflexion » et à jouer ainsi avec la multiplication des effets d’ombre et surtout de lumière. Simeti s’était lui attribué très rapidement la forme ovale, pour ses constructions, qui au fil du temps deviendra sa signature. 

A l’exception d’un record aux enchères de 190 000 euros pour une toile historique des années 60, la fourchette des prix oscille en fonction de la date et de la taille des œuvres entre 25 000 et 80 000 euros, avec un marché solide.
 

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