Disparition

Disparition de l’artiste et cinéaste Nicola L.

Par Henri-François Debailleux · lejournaldesarts.fr

Le 7 janvier 2019 - 400 mots

Peu connue en France, Nicola L. fût dès les années 60 une artiste pluridisciplinaire qui mit le corps humain au centre de sa pratique.

Nicola L., l’une des pionnières de la performance également réalisatrice, est décédée à Los Angeles le 31 décembre dernier. Comme un ultime pied de nez, digne de tous ceux qui ont jalonné sa carrière. A commencer par celui concernant son nom puisque née Nicola Lethe et mariée en 1956 au galeriste bruxellois Fred Lanzenberg (ils auront deux enfants), elle ne conservera de ces deux patronymes que l’initiale. 

Née à Mazagan au Maroc en 1932 ou en 1937 (la date est floue), elle avait d’abord vécu entre Ibiza et Paris dans les années 60 où elle rencontre Yves Klein, Raymond Hains … avant de s’installer à New York en 1979 et notamment au Chelsea Hotel où elle a fréquenté Andy Warhol et Nico, entre autres, et où cette « new yorker with a french accent » a conservé une suite jusqu’à la fin de sa vie. 

Après des débuts en peinture, elle se fera vite reconnaître par ses performances, notamment sa fameuse oeuvre de 1969 Red vinyl coat  (Manteau rouge vinyle) qu’elle exposera chez Daniel Templon et dans lequel elle s’était mise nue lors du festival de musique de l’île de Wight. Elle renouvellera la performance un peu partout dans le monde aussi bien à Bruxelles qu’à Pékin, La Havane ou Amsterdam, faisant rentrer les spectateurs à l’intérieur. D’où le nom de « pénétrable » que Pierre Restany donnera à cette œuvre qui témoignait déjà de l’intérêt qu’elle portait à la peau, à la surface et au corps qui domineront tout son travail et qu’elle déclinera également dans des objets et du mobilier (commode, lampe, canapé à l’exemple de son « Sofa foot »…) et dans les nombreux films qu’elle a réalisés. 

Artiste politique, féministe, engagée, radicale, Nicola L. avait exposé à Paris à la galerie Patricia Dorfmann en 2006, puis à la galerie Pierre-Alain Challier en 2008. Plus récemment elle avait exposé à la galerie Hauser & Wirth à New York en 2016, et s’était vue consacrer un solo show « The world goes Pop » à la Tate Modern de Londres en 2015 ainsi qu’au Sculpture Center de New York en 2018. Elle est présente dans de nombreuses collections privées et publiques notamment celle du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou.

 

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