Disparition

Disparition de Júlio Pomar, figure de proue de l’art moderne et contemporain portugais

Par Maria Ana O’Neill · lejournaldesarts.fr

Le 24 mai 2018 - 457 mots

LISBONNE / PORTUGAL

Peu connu en France, l’artiste était pourtant un représentant majeur de l’art portugais. Il s’est éteint  jeudi 22 mai à l’âge de 92 ans.

Júlio Pomar
Júlio Pomar
Photo Luísa Ferreira, 2013

Avec Paula Rego et Joana Vasconcelos, Júlio Pomar est une des grandes figures de l’art contemporain portugais. Artiste et écrivain engagé, il a marqué l’art portugais du XXe siècle. Ses créations s’inscrivent dans un premier temps dans le mouvement néo-réaliste portugais et évoluent progressivement vers une peinture moins figurative. Peintre avant tout, l’artiste s’essaye également à la sculpture et à l’assemblage. Il laisse derrière lui de nombreuses publications sur l’art et la peinture.
 
Né en 1926 au cœur de Lisbonne, Pomar étudie à l’École des beaux-arts de Lisbonne avant de poursuivre ses études à Porto. Très engagé politiquement, il se consacre aussi, pendant cette période, à la résistance contre le régime dictatorial de Salazar, ce qui lui vaudra un court séjour en prison. C’est pendant sa période néo-réaliste que Pomar peint O Gadanheiro  (1945), une des œuvres manifeste de ce mouvement.
 
Le peintre s’éloignera de ses activités politiques et du courant néo-réaliste à partir des années 50, époque où il se consacre à la recherche sur le mouvement et les corps. Maria da Fonte est la première création représentative de cette évolution, suivront les séries Tauromachies et Mai 68.
 
En 1963, Pomar s’installe à Paris, où il habite pendant plusieurs années. Il y étudie le dessin chez Ingres et crée notamment Le Bain Turc (d’après Ingres), qu’il expose au Louvre en 1971, lors d’une exposition consacrée au tableau. Partageant son temps entre Lisbonne et Paris, l’artiste expose à plusieurs reprises dans des galeries parisiennes telles que la Galerie Patrice Trigano (2002, 2004, 2013) ou la Galerie Piltzer (1994-1999). Avec Joana Vasconcelos, il participe aussi à une exposition à la Fondation Gulbenkian à Paris. Il expose à deux reprises, avec la galerie portugaise 111, à ARCO Madrid et également à la Biennale de Sao Paulo.
 
En 2004, la création de la Fondation Júlio Pomar permet de rassembler des centaines de ses œuvres, plus tard exposées à l’atelier-musée qui porte son nom. Celui-ci, conçu par l’architecte Alvaro Siza Vieira et ouvert en 2013, est un nouveau souffle pour la scène artistique lisboète. Un lieu d’échange et de découverte où le peintre s’est aussi engagé avec de jeunes artistes dans une perspective de diffusion et de transmission. La fondation a attribué des bourses à quelques jeunes talents, de manière à leur permettre de se former à l’étranger.
 
Ses œuvres peuvent être admirées à l’Atelier-Musée Júlio Pomar, à la Fondation Gulbenkian, au Musée de Serralves ou encore au Musée des beaux-arts de Bruxelles. Son œuvre la plus chère, O Almoço do Trolha (1950), a été vendue en 2015 pour 350 000 €.

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