Carte blanche à Bruno Rousselot

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 février 2003 - 236 mots

Abstraite, la peinture de Bruno Rousselot est familière d’une production picturale géométrique d’abord formulée dans une gamme sombre et sourde et au moyen d’un vocabulaire de formes rigoureuses déclinées sur le mode de la série. Labyrinthes, Fragmentations, Delta et Concorde en ont notamment composé l’inventaire au cours des douze dernières années, constituant une œuvre forte et maîtrisée, dans la pleine tradition d’un art concret, et obligeant le regard à porter une vraie attention à la peinture. Traitée en de plus ou moins grands aplats, la couleur a fait peu à peu irruption dans son travail et l’a entraîné vers la mise en œuvre de compositions plus risquées qui jouent sur l’instabilité et le déséquilibre. Quoique construite selon un schéma dont le fond est partagé en noir et blanc, l’œuvre que Rousselot a imaginée pour cette carte blanche évoque l’empilement décalé de bandes de couleur qui reprend en compte une configuration récemment éprouvée pour un vitrail réalisé à l’Atelier Cantoisel, à Joigny. La répartition des masses colorées et la façon dont l’artiste les superpose en suggérant l’idée d’une pesanteur qui va « descrecendo », du haut vers le bas, instruisent un rythme qui confère à l’image une dynamique proprement picturale. Il y a chez Rousselot une permanente préoccupation de la nature physique de la peinture et des jeux déclinés de ses composants.

PARIS, galerie Zurcher, 56 rue Chapon, tél. 01 42 72 82 20, 11 janvier-16 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°544 du 1 février 2003, avec le titre suivant : Carte blanche à Bruno Rousselot

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