Caroline Stein : Ce sont les collaborateurs de la banque Neuflize OBC qui ont choisi l’artiste en résidence

Quand j’ai pris la responsabilité du mécénat de la banque Neuflize OBC, il y a trois ans, j’ai hérité d’une magnifique collection de photographies et de vidéos, au nombre aujourd’hui de 967 pièces. Laurent Garret, président du directoire, souhaitait encore mieux la valoriser en interne et hors les murs. Les accrochages dans les bureaux, halls d’accueil ou d’attente, salles de rendez-vous ou dans les agences en région se renouvellent à un rythme plus soutenu ainsi que les visites de la collection, les rencontres ou conférences avec des photographes, historiens ou commissaires d’exposition. J’ai également proposé que le prix du personnel, qui donnait la possibilité chaque année aux collaborateurs de la banque de voter pour les nouvelles acquisitions, évolue sur un principe de résidence d’artiste en entreprise. L’idée à peine formulée a trouvé un écho avec le projet Accélérations du Centre Pompidou. L’art et l’entreprise se conjuguent depuis longtemps chez nous. Il s’agissait de renouveler le rapport en faisant en sorte que l’artiste invité et le travail auquel son séjour allait donner lieu viennent très en amont de l’entreprise. La photographe Agnès Geoffray est ainsi venue à différentes reprises expliquer aux employés de la banque l’évolution de sa réflexion.

Ce sont les collaborateurs de la banque au final, en sachant que le programme Accélérations s’organise sur deux ans entre le choix du thème, l’organisation d’un colloque sur le thème retenu et la sélection des artistes puis leur résidence en entreprise, l’exposition au Centre Pompidou des œuvres produites et l’édition d’un catalogue. Le pouvoir des émotions a été le thème du premier cycle de ce programme qui s’est déroulé entre 2018 et 2019. Il donne lieu aujourd’hui à l’exposition « Points de rencontres » [jusqu’au 27 janvier 2020 au Centre Pompidou]. En 2018, nous avons proposé deux noms d’artistes aux employés de la banque, qui ont choisi Agnès Geoffray après que nous leur avons présenté leurs travaux respectifs. Les portes closes de la salle des coffres, leur numéro et le mystère de leur contenu lui ont inspiré une série de photographies légendées de textes fictionnels. Elle a aussi réalisé une série de portraits mis en scène et reproduits sur des foulards dans la lignée du « foulard d’évasion » imprimé durant la Seconde Guerre mondiale pour les aviateurs alliés et reproduisant les cartes détaillées des zones survolées.

L’idée est qu’elles rentrent dans la collection du Centre Pompidou et chez nous.