Architecture - Politique

Biden révoque un décret de Trump imposant une architecture classique aux bâtiments fédéraux

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 3 mars 2021 - 288 mots

ÉTATS-UNIS

L’ancien président américain tenait les constructions modernistes pour « laides » et « incohérentes ».

Le Capitole de Washington, construit dans le style néoclassique entre 1793 et 1812. © Photo Architect of the Capitol.
Le Capitole de Washington, construit dans le style néoclassique entre 1793 et 1812.

La volonté de Donald Trump d’imposer une architecture officielle d’inspiration classique aux bâtiments fédéraux vient d’être tuée dans l’œuf par le président entrant, rapporte le New York Times. Le décret avait été signé en décembre par Donald Trump juste avant de laisser à contrecœur la Maison Blanche à Joe Biden. Ce dernier poursuit inlassablement le travail amorcé dès son premier jour dans le bureau ovale : rectifier les erreurs de l’administration précédente. Cette semaine, c’est l’architecture contemporaine qui l’en remercie.

Très critiqué par les associations d’architectes, notamment l’American Institute of Architects, le plus important réseau d’architectes du pays, le décret de Trump visait à « promouvoir une magnifique architecture fédérale citoyenne » en faisant l’éloge du style gréco-romain. Il fustigeait notamment le « mélange disparate » d’édifices publics construits à Washington depuis 1950. 

Trump voulait une architecture néoclassique similaire à celle de la Maison Blanche ou du Lincoln Memorial. Une décision « consternante » selon l’American Institute of Architects, « incompatible avec les valeurs de préservation historique » d’après le National Trust. Et paradoxale, lorsque l’on constate quel style d’immeubles l’ancien magnat de l’immobilier faisait construire : tours de verre et d’acier, intérieurs agrémentés à outrance de moulures dorées et sols en marbre…

Pour Peter Exley, président de l’American Institute of Architects, la décision de Biden est essentielle, car « la liberté de conception est fondamentale pour construire des bâtiments qui servent au mieux le public ».

Les relations entre Trump et le monde de la culture ont été houleuses durant les quatre années de son mandat. Son élection avait tétanisé les artistes, craignant (à raison) ses prises de position sur la politique migratoire, la diversité et la liberté d’expression, les coupes budgétaires…
 

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