Baptiste Rabichon - Photographe

Depuis sa création en 2012, ce prix récompense un travail singulier à la chambre photographique. Passé par les Beaux-Arts de Dijon, de Lyon puis de Paris, avant de sortir diplômé du Fresnoy en 2017, Baptiste Rabichon est un expérimentateur de formes et de techniques. Dans ses différents travaux, il combine, colle, insolarise, vire, manipule, joue ; il exhume des procédés anciens (le photogramme, le cyanotype, le sténopé, etc.), tout en expérimentant les outils d’aujourd’hui, à l’instar du scanner. Pour Mother’s Rooms, sériede vingt-trois images prises à la chambre pliante Linhof 4 x 5, pour laquelle il a reçu le Prix Camera Clara, Baptiste Rabichon est cependant revenu à la prise de vue simple, sans effets. Perché sur son escabeau, il a photographié les plafonds familiaux et familiers pour composer d’« étranges palais vides » d’une infinie poésie. Dans ces renversants mondes renversés, les lustres se dressent tels des guéridons, et font perdre au spectateur tous ses repères. Si Mother’s Rooms semble éloignée de ses précédentes séries – Albums, en 2018, ou Manhattan Papers, en 2021, ont quelque chose de baroque –, elle partage avec elles une même manière de voir et de penser le monde, comme de piéger le regard. « J’aime cette sensation de créer un espace qui n’est pas immédiatement compréhensible », explique Baptiste Rabichon, qui dit aimer dans la photographie autant l’enregistrement d’une expérience et d’un protocole que celui du réel. « Certes, je rejette le réel, poursuit l’artiste, pourtant, il est toujours présent. » Bel et bien présent.