Bande dessinée

Au Collège de France, la BD bien en chaire

Par Stéphanie Lemoine · L'ŒIL

Le 27 septembre 2022 - 459 mots

C’est par un post sur son compte Twitter que Benoît Peeters a annoncé la nouvelle le 23 août 2022 : « J’ai l’honneur et la joie d’avoir été élu à la chaire de création artistique du Collège de France pour l’année 2022-2023, y écrivait-il.

Mon cours portera sur la “Poétique de la bande dessinée”. La leçon inaugurale aura lieu le jeudi 27 octobre à 18 h. L’accès est libre et gratuit. » Tous les mardis matin jusqu’au 17 janvier 2023, le critique et théoricien du 9e art animera donc dans l’amphithéâtre Marguerite de Navarre un cours suivi d’un séminaire dédié aux « albums incontournables ». Il annonce aussi la tenue le 7 juin prochain d’un colloque intitulé « Nouveaux chemins de la bande dessinée ». Sans doute ce Franco-Belge un peu couteau suisse était-il le candidat idéal pour célébrer le 9e art dans l’un des plus prestigieux établissements français d’enseignement et de recherche. Licencié de philosophie et ancien élève de Roland Barthes à l’École pratique des hautes études, il est titulaire d’une habilitation à diriger les recherches et visiting professorà l’université de Lancaster (R.-U.). On lui doit aussi les monographies de Rodolphe Töpffer, Jirō Taniguchi ou Chris Ware et de nombreux essais sur la bande dessinée, parmi lesquels figurent trois ouvrages de référence sur Hergé (Le Monde d’Hergé, Hergé fils de Tintin et Lire Tintin. Les Bijoux ravis). Enfin, Benoît Peeters est auteur et scénariste. Il a notamment collaboré avec son vieux complice François Schuiten à la série à succès Les Cités obscures. Son élection à la chaire de création artistique fait suite à une première intervention au Collège de France en 2020. Cette année-là, l’institution parisienne consacre un cycle au 9e art. « La bande dessinée, qu’on en trouve l’origine dans l’art pariétal, la Biblia pauperum ou dans l’œuvre de Rodolphe Töpffer, n’a plus besoin qu’on la défende, assure alors Thomas Römer, administrateur du Collège de France, dans le texte de présentation qui accompagne l’événement. Sa diffusion planétaire, son dialogue constant avec les lettres, la peinture, le cinéma, son extraordinaire pouvoir de narration et d’expression, enfin la richesse et la variété des talents créateurs qui la font vivre montrent sans appel, depuis longtemps déjà, qu’elle est un art majeur. » Il revient alors à Benoît Peeters d’animer la conférence inaugurale d’un cycle organisé dans le cadre de « BD 2020 », avec le concours du Centre national du livre. Dans « Génie de la bande dessinée, de Töpffer à Emil Ferris », l’auteur y réhabilite un art longtemps dédaigné parce qu’il associe le texte à l’image et marque de ce fait l’écart avec la peinture et la littérature. La chaire à laquelle il vient d’être élu s’inscrit dans le droit-fil de cette entreprise de reconnaissance, et vient actualiser la devise du Collège de France : Docet omnia (« On enseigne tout »).

Leçon inaugurale
« Un art neuf », le 27 octobre à 18 h
Cours
« Poétique de la bande dessinée », les mardis de 10 h à 11 h, les 8, 15, 22 et 29 novembre ; 6 et 13 décembre ; 10 et 17 janvier.
Séminaire
« Quelques albums incontournables », les mardis de 11 h à midi, les 8, 15, 22 et 29 novembre ; 6 et 13 décembre ; 10 et 17 janvier.
Colloque
« Nouveaux chemins de la bande dessinée »,
le 7 juin.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°758 du 1 octobre 2022, avec le titre suivant : Au Collège de France, la BD bien en chaire

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