Sotheby’s définit un code de bonne conduite

Le Journal des Arts

Le 16 janvier 1998 - 399 mots

À la suite des incidents qui ont marqué l’activité de certaines filiales de Sotheby’s l’an dernier, la maison-mère a fait procéder à un audit de ses pratiques commerciales. Même modestes, ses conclusions ont une portée générale pour les autres maisons de vente.

LONDRES - Le cabinet d’avocats anglo-américain spécialisé que Sotheby’s avait chargé d’analyser le comportement professionnel de l’ensemble de la maison – moyennant des honoraires qui atteindraient 11 millions de dollars (66 millions de francs) – a rendu son rapport. Il en résulte que sur le plan déontologique, Sotheby’s a dans l’ensemble peu de choses à se reprocher. Le rapport avance cependant trois propositions. En premier lieu, les avocats britanniques ont suggéré que le certificat signé par les vendeurs lorsqu’ils remettent un objet à Sotheby’s confirme non seulement qu’ils en sont propriétaires mais qu’il n’a pas été importé frauduleusement.

Les deux autres propositions sont conformes aux pratiques professionnelles déjà en vigueur à New York depuis 1991, à la suite des interventions du sénateur Brodsky qui ont modifié un certain nombre de règles des ventes aux enchères. Lorsqu’un lot a été ravalé, ceux qui conduisent les enchères doivent désormais en informer expressément le public dans la salle. Cette nouvelle règle est appliquée à Londres depuis début septembre 1997. Enfin, l’auctioneer doit dans les mêmes conditions, lorsqu’il y a un prix de réserve et qu’il a l’intention de faire monter les enchères jusqu’à ce que ce prix soit atteint, l’annoncer publiquement. Jusqu’à présent, il pouvait très bien donner l’impression de prendre des enchères successives alors qu’aucun enchérisseur n’intervenait dans la salle. À vrai dire, dans cette hypothèse, personne n’était lésé, puisque de toute façon la vente n’aurait pas eu lieu si le niveau des enchères avait été insuffisant. Et ceci n’a rien à voir avec une tout autre pratique, celle-là parfaitement illégale, qui consiste à continuer à faire monter les prix artificiellement au-delà du prix de réserve, ce qui pénalise les acheteurs potentiels. Est-elle encore pratiquée dans certaines maisons de vente ? Les avis à cet égard sont partagés.

On ne peut en tout cas que se réjouir de ces clarifications. Il reste, bien sûr, que l’accent mis par le biais du certificat sur la responsabilité du vendeur ne doit pas dégager Sotheby’s de celles qui sont les siennes et atténuer en quoi que ce soit la rigueur indispensable à l’égard de la qualité et de la provenance des objets.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°52 du 16 janvier 1998, avec le titre suivant : Sotheby’s définit un code de bonne conduite

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