PROFESSION

Ministre de la Culture et de la Communication

Un bon ministre doit être capable de prendre des décisions courageuses et mettre au service de la culture toute son expérience politique

Le Journal des Arts

Le 9 janvier 2008 - 807 mots

Ministre de la Culture, plus qu’un métier, c’est un engagement, une mission, une passion, une responsabilité très exigeante et très belle. Pour être, si j’ose dire, un bon ministre de la Culture, il faut tout d’abord avoir inscrit au premier rang de sa philosophie politique le lien fondamental qui unit démocratie vivante et culture vivante. La culture est à la base de toute réflexion sur la citoyenneté, la liberté, la diversité, l’avenir. Dans une telle conception, qui est la mienne, le patrimoine et la création sont indissociablement unis pour construire notre identité. C’est dans cet esprit que le ministre doit être le garant de l’indépendance des créateurs et de la transmission de leurs oeuvres. Un ministre de la Culture et de la Communication efficace doit être capable de prendre des positions courageuses et mettre au service de la culture toute son expérience politique. Il ne doit pas empiler des actions, mais au contraire élaborer un plan d’action ambitieux qui ouvre des perspectives pour l’avenir. C’est pourquoi, par exemple, dans le domaine des arts plastiques, j’ai voulu proposer un plan d’action qui prenne en compte et coordonne toutes les composantes favorables à un véritable rayonnement artistique : la création d’institutions innovantes, à Paris (centre européen de création artistique à l’Île Seguin, Palais de Tokyo, Galerie des Gobelins) comme en région (FRAC de la nouvelle génération, Centres d’art, Cité du design de Saint-Étienne), le soutien aux départements contemporains des musées en régions par des transferts de propriété d’oeuvres contemporaines, des mesures fiscales favorisant le mécénat, les collectionneurs privés ou en direction des artistes, la mise en place de grandes expositions concourant à la reconnaissance et à l’attractivité de notre scène artistique : « La Force de l’Art », triennale consacrée à l’art en France, et « Monumenta » au Grand Palais (lire p. 3), la relance de la commande publique et la modernisation du « un pour cent », la contribution du ministère de la Culture à un grand plan d’éducation artistique et culturelle mené en commun avec le ministère de l’Éducation nationale. Ce dernier point est un grand chantier, qui me tient particulièrement à coeur. J’ai souhaité aussi mettre l’accent sur les enseignements artistiques « culture », dont onconnaît trop peu l’importance. Dans le domaine des musées, je suis particulièrement heureux de l’ouverture récente ou à venir de structures prestigieuse  : le Musée des arts décoratifs, le Musée du quai Branly, l’Orangerie des Tuileries, bientôt la Cité de l’architecture et du patrimoine et le Mucem à Marseille, l’implantation du Louvre à Lens et le lancement du chantier du Centre Pompidou à Metz.

Des chantiers importants
Je suis très fier de la décision du Président de la République de créer un établissement public du Grand Palais et de voir ainsi ce magnifique monument, au coeur de Paris, dédié à la culture et à la création. Enfin, j’ai toujours gardé présent le souci de l’indépendance et de l’amélioration des conditions de création et de monstration des artistes. Ainsi, la transposition des directives européennes sur le droit de suite, et sur le droit d’auteur, a permis la reconnaissance et la valorisation d’un droit essentiel pour les créateurs à l’ère numérique.J’ai ainsi pu ouvrir et conduire des chantiers importants. Il en est d’autres qui, bénéficiant de cette impulsion, devraient prendre place dans les années à venir. Je pense en particulier aux enseignements artistiques pour lesquels l’effort consenti devrait être poursuivi et développé sur tout le territoire français. Avec la mise en oeuvre européenne du LMD (licence-masterdoctorat), déjà appliquée aux écoles d’architecture, c’est une nouvelle donne qui permettra d’engager une réforme en profondeur de tout l’enseignement artistique, depuis les enseignements scolaires et périscolaires jusqu’aux enseignements supérieurs. Des réflexions et des idées nouvelles devront voir le jour, sur le soutien à la diversité culturelle, désormais pleinement inscrite dans le droit international grâce à l’adoption de la convention de l’Unesco, mais également sur l’indépendance, sur l’attractivité, sur les enjeux de l’immatériel, sur la rénovation et le déploiement de nos grandes institutions culturelles, qui contribuent plus que jamais dans notre histoire au rayonnement de la France dans le monde. À mes yeux la culture n’est pas le supplément d’âme de la vie sociale, elle en est le socle même.

FORMATION

Aucune formation spécifique ne prépare à devenir ministre de la Culture. Outre une bonne connaissance du monde de la culture et de ses réseaux, une solide formation en sciences politiques est recommandée. - Institut d'Etudes Politiques de Paris, 27 rue Saint- Guillaume, 75337 Paris Cedex 07, tél. 01 45 49 50 50, www.sciences-po.fr - Ecole Nationale d'Administration, 1, rue Sainte-Marguerite, 67080 Strasbourg Cedex, tél. 03 88 21 44 44, www.ena.fr Autres adresses utiles : - UMP, 55, rue La Boetie, 75384 Paris Cedex 08, tél. 01 40 76 60 00, www.u-m-p.org - Parti Socialiste, 10, rue de Solférino, 75007 Paris, tél. 01 45 56 77 00, www.parti-socialiste.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°250 du 5 janvier 2007, avec le titre suivant : Ministre de la Culture et de la Communication

Tous les articles dans Campus

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque