Art ancien

Bruges (Belgique)

Bruges et ses dynasties de peintres

Groeningemuseum - Jusqu’au 21 janvier 2018

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 26 octobre 2017 - 326 mots

Contrairement à l’idée reçue, le déclin de Bruges au début du XVIe n’est pas total. La ville a cédé à Anvers son rôle de première place commerciale, mais elle conserve une élite fortunée et humaniste.

Accueillant le visiteur, les deux portraits tout en subtilité de tons d’un couple peint par Pieter Pourbus en 1551 rappellent la culture et l’opulence de la société. Souvent, un livre, un paysage ou un blason orne les tableaux. Frans Pourbus fils renouvellera la tradition flamande du portrait en l’orientant vers le baroque, et Frans, le petit-fils, s’initiera au style renaissant à la cour de Mantoue. À côté de la lignée des Pourbus, une autre dynastie s’impose, celle des Claeissens, qui se distingue par l’ampleur de son répertoire allant des sujets religieux aux scènes allégoriques et antiquisantes. Leur exceptionnelle qualité d’exécution frappe l’attention, quel que soit le sujet traité. À la faveur des recherches effectuées récemment, les connaissances sur cette famille et surtout sur Gillis, un des fils de Pieter I Claeissens, se sont élargies, et l’histoire de l’art s’est ainsi enrichie. Célèbre à l’époque, longtemps relégué et sans corpus bien défini, Gillis sort de l’ombre et retrouve la notoriété. À partir des portraits des deux panneaux restants d’un triptyque commandé en 1574, son monogramme a été en effet identifié sur de nouveaux portraits dont trois, en mains privées et jusqu’alors sans attribution, frappent le regard par la finesse des expressions et les effets de couleurs sur la soierie des habits. Son grand savoir-faire lui permet de donner à chaque visage un caractère propre. Les noms d’autres portraitistes injustement méconnus et tout aussi remarquables apparaissent dans l’exposition. L’unité et l’intérêt des œuvres ne se démentent pas tout au long du parcours, qui se clôt par un double portrait de Frans I Pourbus, daté de 1591. Coup de maître, les époux n’avaient pas été réunis depuis cent cinquante ans ! Le réalisme appuyé des traits est adouci par les modelés hérités de l’aïeul.

 

« Pieter Pourbus et les maîtres oubliés »,
Groeningemuseum, Dijver 12, Bruges (Belgique), www.visitbruges.be/pieterpourbusfr

 

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Bruges et ses dynasties de peintres

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