Varian Fry, un parrainage discuté

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 28 avril 2000 - 259 mots

Deux jours avant l’inauguration de l’exposition « Varian Fry, Marseille 1940-41, les artistes et l’exil » à la Fondation Mona Bismarck, des prêts ont été refusés à la suite du parrainage de la manifestation par Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État à la Défense chargé des anciens combattants.

PARIS - Surpris, Aube Breton, Jean-Michel Gautier, Diego et Luis Masson, Jean-Jacques Lebel ont décidé de ne pas participer à l’hommage : “L’art n’a pas de patrie et ceux qui furent rejetés dans l’illégalité et considérés comme des ennemis de l’intérieur ne peuvent être parrainés par les autorités militaires”, expliquent-ils dans un fax envoyé à la fondation. L’exposition, qui se tient jusqu’au 3 juin à la Fondation Mona Bismarck à Paris (tél. 01 47 23 38 88), avait déjà été présentée à Aix-en-Provence (lire le JdA n° 77, 19 février 1999). Elle retrace le rôle de Varian Fry entre 1940 et 1941, lorsque, commandité par le Centre américain de secours, il avait aidé près de 2 000 personnes – parmi lesquelles de nombreux artistes, dont Breton, Masson et Duchamp – à fuir aux États-Unis. Mais les toiles de Masson et les dessins collectifs réalisés par le groupe surréaliste en attente à Marseille sont aujourd’hui absents des cimaises. Membre du conseil d’administration de la Fondation, le critique Pierre Schneider insiste, au-delà du rôle humain joué par Varian Fry, sur l’apport indirect de ce dernier à l’évolution de la peinture américaine, modifiée par l’arrivée des surréalistes. “Il s’agissait de rendre hommage à un homme exemplaire. Je regrette cet acte irréfléchi des prêteurs”, déclare Pierre Schneider.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°104 du 28 avril 2000, avec le titre suivant : Varian Fry, un parrainage discuté

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