Une « Vienna Art Week » qui manque d’une ligne claire

La plus ancienne semaine de l’art d’Europe a pris du galon depuis son lancement par l’association Art Cluster en 2005. « Nous étions au départ un rassemblement convivial et intimiste avec environ 500 invités, 20 structures partenaires et 30 événements, indique Robert Punkenhofer. Aujourd’hui, la Vienna Art Week compte 70 partenaires et organise plus de 100 événements ! » Pourtant, malgré la profusion d’événements organisés dans le cadre du festival, difficile de mesurer son ampleur en arpentant les principales artères de la capitale. La « Vienna Art Week » souffre d’un sérieux manque de communication : les façades des institutions partenaires les plus réputées, comme le pavillon de la Sécession et le Kunsthistorisches Museum, n’arborent aucune affiche, et les panneaux publicitaires sont rares dans l’espace public. Avec ces carences publicitaires et l’éclectisme de sa programmation, ce rendez-vous de l’art court le risque de faire perdre leurs repères aux visiteurs.

Si le thème de cette année, les « systèmes d’apprentissage », est le cœur de la principale exposition de la « Vienna Art Week », qui s’est tenue à la Funkhaus pendant toute la semaine, la plupart des propositions à l’initiative des structures partenaires n’affichent aucun lien avec cette orientation. Car la semaine de l’art est avant tout perçue comme un moment d’ouverture au public par ses acteurs : l’immense majorité des institutions, galeries et espaces d’exposition indépendants n’organise aucune exposition mais des visites guidées thématiques et/ou adaptées aux personnes en situation de handicap, des conférences et quelques performances. La dimension immatérielle et éphémère des propositions, couplée au fait que la semaine de l’art est faiblement curatée, expliquent peut-être la confusion de la communication autour de l’événement. Mais si chaque institution dispose de sa propre programmation, qui chevauche les événements qu’elle organise pour la « Vienna Art Week », ces expositions à la temporalité bien plus longue sont notées dans le programme du festival, ce qui achève de brouiller la compréhension des visiteurs. Un échange renforcé entre les structures partenaires pour établir un programme et une stratégie de diffusion cohérents permettrait de rendre ce rendez-vous de l’art plus intelligible.