Cabinet Fleur Pellerin

Une équipe très « politique »

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 16 septembre 2014 - 574 mots

La plupart des conseillers de Fleur Pellerin étaient déjà en place ou collaboraient avec la ministre précédemment.

PARIS - C’est avec beaucoup de pragmatisme que Fleur Pellerin a composé son cabinet dès son arrivée Rue de Valois. Celui-ci compte en effet presque autant de conseillers qui l’entouraient lorsqu’elle était en poste à Bercy ou au Quai d’Orsay que de conseillers de sa prédécesseuse. Elle a ainsi confirmé l’ancien directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti, Martin Ajdari, un poste que celui-ci occupait depuis seulement le mois de mai dernier après avoir quitté France Télévisions. L’équilibre budgétaire de la télévision publique et le financement du cinéma face à l’arrivée du service américain de vidéo à la demande par abonnement Netflix étant des dossiers chauds pour la ministre, Martin Ajdari pourra s’appuyer sur Aude Accary-Bonnery qu’il a débauchée du cabinet de Manuel Valls où elle aura fait un passage éclair, et qui travaillait auparavant au Centre national du cinéma et de l’image animée. Il pourra compter pour le seconder sur Clarisse Mazoyer, précédemment en charge de la presse et du livre et qui monte ainsi en grade. Il devra cependant composer, pour suivre les dossiers télécoms, avec Sébastien Soriano, le conseiller spécial de Fleur Pellerin, lequel était son directeur de cabinet à Bercy.

Fleur Pellerin emmène avec elle également son chef de cabinet, Yann Battefort, pour un poste qui requiert toujours une certaine proximité avec le ministre quant à l’organisation de l’agenda et des déplacements. Nicolas Vignolles (conseiller parlementaire), Émilie Cariou (financement de la création, développement de l’offre légale et du droit d’auteur) et Thibault Lacarrière (conseiller diplomatique et livre) collaboraient aussi précédemment avec la ministre.

« Modernisation du ministère »

Fleur Pellerin a conservé Christopher Miles, qui connaît parfaitement le ministère et qui pourra ainsi la conseiller sur le budget dont il a la charge, ainsi que sur un chantier à ouvrir : « la modernisation du ministère », version actualisée de l’ex-révision générale des politiques publiques, ou « RGPP ». Elle a également confirmé dans leurs attributions Philippe Barbat au patrimoine et à l’architecture, afin d’aider la loi patrimoine à sortir des limbes, et Corinne Poulain à l’éducation artistique et culturelle.
Plus inattendu est le maintien d’Arthur Toscan du Plantier, l’ancien conseiller communication. Ses attributions ont été transférées à Émilie Gargatte, une jeune consultante (âgée de 29 ans) passée par Havas et que Fleur Pellerin avait fait venir à Bercy ; comme son prédécesseur, elle n’a pas eu beaucoup de dossiers liés à la culture à traiter dans son parcours professionnel. Arthur Toscan du Plantier hérite d’un poste de conseiller chargé des relations avec les acteurs culturels et institutionnels. Une mission transversale qui laisse perplexe et dont on espère qu’elle ne recouvre pas aussi les domaines de la création et du marché de l’art qui se retrouvent aujourd’hui sans titulaire et mériteraient une attention toute particulière.

Après l’arrivée récente de François Romaneix, au parcours plus étoffé que ses collègues dans le domaine qu’il est chargé de suivre (les affaires sociales), il reste, en théorie, un poste de conseiller à pourvoir si la ministre veut respecter la consigne édictée en son temps par Jean-Marc Ayrault de limiter à quinze l’effectif du cabinet. Un cabinet en définitive très « politique », dont les conseillers sont tous passés par d’autres ministères et dont près de 40 % des membres sont d’anciens élèves de l’ENA. Et, comme celui d’Aurélie Filippetti, il compte nettement moins de femmes (5) que d’hommes (9).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°419 du 19 septembre 2014, avec le titre suivant : Une équipe très « politique »

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