PARIS. Le Jardin à Auvers, de Vincent Van Gogh, dont l’authenticité avait été mise en doute, a été officiellement identifié de la main de l’artiste par le Laboratoire de recherche des Musées de France.
Cette expertise, effectuée à la demande de la Direction des Musées de France et avec l’accord des héritiers de Jean-Marc Vernes, conclut que “toutes les caractéristiques techniques mises en évidence au cours de cette étude sont compatibles avec une exécution de la fin du XIXe siècle et qu’aucun anachronisme n’a été décelé”. Une dizaine de caractéristiques techniques de l’œuvre ont été examinées, révélant d’importants points communs avec des œuvres réalisées par le peintre à la même époque. Documents écrits et photographies à l’appui, Anne Distel, conservateur en chef au Musée d’Orsay, confirme l’historique établi lors de la vente du tableau par Me Binoche en 1996 : en possession de Johanna, veuve de Theo van Gogh, l’œuvre est vendue à Cassirer en 1908, à Bernheim Jeune en 1909, et à Curt Glaser en 1910. En 1996, Richard Rodriguez et Benoît Landais avaient déclaré, en accord avec les catalogues raisonnées de La Faille (1939 et 1970), que ce Jardin avait été vendu à Glaser par Amédée Schuffenecker. Pour Benoît Landais, Émile Schuffenecker, son frère, en serait le véritable auteur. L’investigation prouve aujourd’hui, d’après Anne Distel, que ce tableau n’a jamais transité par les deux frères. Néanmoins, Benoît Landais persiste : “Les frères Schuffenecker étaient en contact avec Johanna ; ceux-ci ont pu introduire le faux dans sa collection”. Quant à Anne Distel, elle déclare avoir adopté la démarche “d’un historien d’art qui n’a pas d’idées préconçues”. Après accord des propriétaires, les comptes rendus de ces recherches et analyses devraient être publiés par le laboratoire.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Un Van Gogh réhabilité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Un Van Gogh réhabilité