NRW

Transfert de fonds

Compromis trouvé pour la collection d’art appartenant à un Land allemand

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · Le Journal des Arts

Le 11 février 2015 - 349 mots

DÜSSELDORF - L’annonce de la vente d’une collection d’art appartenant à Portigon, une ancienne banque en liquidation appartenant au Land de Rhénanie-du-Nord – Westphalie (NRW), avait provoqué en janvier un tollé dans le monde de l’art allemand. Face aux pressions, le ministre des Finances de la NRW, Norbert Walter-Borjans, avait dû faire volte-face et annoncer que le gouvernement du Land ferait son possible pour sauver la collection. Ute Schäfer, la ministre de la Culture du Land, a quant à elle convoqué une table ronde le 5 février afin d’élaborer un compromis.

La table ronde a réuni vingt-trois personnalités du monde de l’art, de la finance et de la politique du Land, mais aussi des représentants de la fédération. Un compromis a effectivement été trouvé : la collection ne sera pas vendue, mais transférée à une fondation, dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le ministre des Finances a toutefois obtenu gain de cause sur un point essentiel : Portigon devra être indemnisée pour les œuvres d’art, et ce, au prix du marché. Pour ce faire, Walter-Borjans compte essentiellement sur un financement apporté par des investisseurs privés, qui acquerraient les œuvres avant de les confier en dépôt au Land de Rhénanie-du-Nord – Westphalie. En fonction des moyens disponibles, la collection ne sera peut-être pas transférée dans son ensemble. Par ailleurs, le Land pourrait participer au financement en cas de besoin, mais Walter-Borjans a rappelé que la politique du Land était le contrôle de la dette. Un modèle économique de fondation doit être élaboré d’ici à l’été prochain.

La veille de la table ronde, la ministre de la Culture de la NRW avait accentué la pression en désignant 12 œuvres à inscrire sur la liste des biens culturels protégés, lesquelles seraient interdites d’exportation. Le bien-fondé de cette inscription sera examiné et, le cas échéant, validé par une commission d’experts. Parmi les 12 œuvres figurent des pièces de Giovanni di Paolo, Paul Signac, August Macke, ainsi que trois instruments de musique dont deux Stradivarius. Ce n’est qu’un début, a affirmé Ute Schäfer : 60 autres œuvres pourraient également être inscrites sur cette liste.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°429 du 13 février 2015, avec le titre suivant : Transfert de fonds

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