Justice - Vandalisme

Statue de Victor Hugo dégradée : deux membres de la « Cocarde Étudiante » poursuivis

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 28 novembre 2022 - 383 mots

BESANÇON

Deux membres de l'association « La Cocarde étudiante » ont reconnu être les auteurs des dégradations de la statue de Victor Hugo à Besançon, a annoncé vendredi le parquet, et encourent jusqu'à 10 ans de prison.

La statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow à Besançon, avant sa restauration polémique. © JGS25, 2012, CC BY-SA 4.0
La statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow à Besançon, avant sa restauration polémique.
Photo JGS25, 2012

Poursuivis pour « dégradations graves, en réunion, au détriment d'un bien d'utilité public, et à finalité raciste », les deux jeunes hommes de 20 et 22 ans seront jugés le 26 décembre, a déclaré Étienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon. « Durant ces trois semaines (avant le procès, ndlr), on souhaite diligenter une enquête de personnalité pour déterminer qui ils sont et ce qui a pu les conduire à adopter ce comportement », a précisé M. Manteaux.

La statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow et vandalisée en novembre 2022 à Besançon © Twitter
La statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow et vandalisée en novembre 2022 à Besançon.
© Twitter

Lundi, la statue de Victor Hugo, située sur l'Esplanade des Droits de l'homme à Besançon, avait été découverte vandalisée : une couche de peinture blanche avait été déposée sur le visage de l'écrivain. La statue était en cours de restauration, et une polémique s'était développée sur la couleur, jugée trop sombre par certains, du visage de l'auteur, bien que la restauration ne soit pas terminée.

« A l'initiative des nationalistes locaux, la statue de Victor Hugo (...) a été restaurée et arbore désormais une belle couleur blanche, bien française, bien bisontine, bien XIXe siècle », annonçait peu de temps après un message de revendication, posté sur le site internet de La Cocarde Étudiante, a précisé Etienne Manteaux. Le message était accompagné de plusieurs photos, dont l'une montrait une pancarte avec le message « White Power » accrochée sur la statue. Le message n'était pas visible sur le site internet consulté vendredi, mais apparaissait toujours sur certains réseaux sociaux.

Selon Étienne Manteaux, les auteurs des dégradations ont « contesté toute finalité raciste à leur acte », mais se sont dits « heurtés » par la couleur du visage sur la statue qu'ils trouvaient « trop foncée ».

Le jeune homme de 22 ans, qui a admis avoir lui-même apposé la peinture sur la statue et préparé la pancarte « White Power », est le responsable local de l'association La Cocarde. Étudiant en histoire, il a déclaré avoir été membre du Front National, devenu Rassemblement National, de 2015 à 2021. L'autre mis en cause s'est présenté comme le responsable adjoint de l'antenne locale de l'association, et comme ancien adhérent du Rassemblement National. Lui aussi est étudiant en histoire.

Cet article a été publié par l'AFP le 25 novembre 2022.

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