Rupture consommée

Le conflit social à la Culture est parti pour durer

Le Journal des Arts

Le 9 novembre 2001 - 418 mots

La reprise du dialogue entre le ministère de la Culture et les syndicats sur l’aménagement et la réduction du temps de travail a fait long feu. Si les fermetures d’établissements sont provisoirement suspendues jusqu’à la manifestation du 15 novembre, les actions ponctuelles se multiplient.

PARIS - La réunion du 23 octobre entre les représentants du ministère de la Culture et les organisations syndicales avait laissé espérer une possible issue au mouvement de grève qui paralyse musées et monuments depuis le 8 octobre. En effet, une “révision approfondie” de la circulaire Tasca avait été annoncée. Ce texte, dont les syndicats demandaient le retrait pur et simple, fixait notamment sur une base annuelle le nombre d’heures de travail dans les établissements culturels. Las, les propositions contenues dans le nouveau projet de circulaire, présenté aux syndicats le 30 octobre, ont reçu un accueil pour le moins négatif. Qualifié de “nouvelle provocation”, dans un communiqué de l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FSU-UNSA, ce projet “s’oppose en tous points aux revendications des personnels”. Celles-ci restent les mêmes : “un régime général de 35 heures par semaine en maintenant les congés acquis, le maintien des acquis sociaux liés aux sujétions et pénibilités particulières, le maintien de la référence hebdomadaire pour tous, de nécessaires créations d’emplois indispensables pour résorber le sous-effectif, assurer un fonctionnement normal du service public et permettre la mise en place d’une véritable RTT pour tous”.

De son côté, le ministère considère que “ces nouvelles mesures constitueraient à l’évidence un véritable progrès pour l’ensemble des personnels”, en mentionnant “le relèvement des primes pour les personnels d’accueil et de surveillance travaillant le dimanche et leur extension à d’autres bénéficiaires, une prise en compte améliorée des sujétions et pénibilités particulières, notamment le travail de nuit (...) et une souplesse accrue dans l’organisation des rythmes de travail”. “Rien ne peut justifier que les personnels de la Culture, sauf ceux soumis à des conditions de pénibilité reconnues, travaillent moins que l’ensemble des autres fonctionnaires”, estime la Rue de Valois.

La rupture apparaît consommée entre le ministère et ses agents. Si les fermetures d’établissements sont provisoirement suspendues jusqu’à la grande manifestation des personnels de la Culture, le 15 novembre, diverses actions, comme le blocage des caisses, sont menées dans différents musées et monuments. Par ailleurs, les syndicats, qui se disent déterminés à continuer jusqu’au 31 décembre et au-delà, s’il le faut, veulent obliger Catherine Tasca à s’intéresser au dossier. Il n’est que temps.

- Un numéro d’information a été mis en place par le ministère : 08 25 88 26 50.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°136 du 9 novembre 2001, avec le titre suivant : Rupture consommée

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