Régis Roquette - Avignon

Celle de Régis Roquette lui vient d’une féculerie fondée par son grand-père dans le Pas-de-Calais, avant de devenir un groupe prospère de l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique. Doté d’une personnalité atypique et peu porté sur les affaires, l’héritier a choisi de consacrer la manne familiale à la création contemporaine. En 2012, il crée le fonds de dotation EDIS et offre un soutien « hors les murs » à diverses structures et manifestations, dont la Fondation Vasarely et l’association Seconde nature, avant d’acquérir à Avignon un ancien grenier à sel. Rénové par Jean-Michel Wilmotte, le lieu accueille depuis 2018 un centre d’art explorant les liens entre art, sciences et technologies. Édith Dekyndt, Vera Molnár, Maurice Benayoun et, en ce moment, Samuel Rousseau y ont entre autres été exposés. Les arts dits « numériques », Régis Roquette y est venu un peu par goût des installations lumineuses, et beaucoup par la force des rencontres. Celle de François de Banes Gardonne, à Avignon, est décisive : l’énarque défend alors l’apport du digital dans les champs artistique et patrimonial et éveille sa curiosité. Mathieu Vabre, artisan de « Chroniques », la Biennale des imaginaires numériques, et Véronique Baton (directrice du Grenier à sel) contribueront aussi à forger son regard. Sans le conformer tout à fait cependant : l’obsession de Régis Roquette, ce sont les vues du pont d’Avignon, qu’il collectionne. Cette danseuse en dit long sur son attachement à sa ville d’adoption, mais aussi sur la personnalité très libre d’un homme que son équipe décrit comme généreux et chaleureux.