Quand la Foire de Bâle joue au père fouettard

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 1 août 2007 - 317 mots

Chaque année, la Foire de Bâle rappelle ses ouailles à l’ordre. Elle avait sanctionné l’an dernier Emmanuel Perrotin (Paris) pour avoir fait rentrer en 2005 le courtier Philippe Ségalot avant le vernissage, et James Cohan (New York) en raison d’un stand majoritairement composé du stock d’un autre confrère. Les deux brebis égarées sont de retour au bercail. Emmanuel Perrotin a profité de son purgatoire pour réviser ses accrochages chargés en proposant un stand plus dépouillé que d’habitude.
Cette année, les marchands crient haro sur leur confrère Pierre Huber (Genève). Après avoir longtemps bénéficié de l’un des meilleurs emplacements sur la foire, il a cédé sa place à Paula Cooper (New York) pour gagner une allée moins stratégique. Sa vente controversée en février chez Christie’s n’est pas étrangère à ce glissement géographique. « C’est un sujet que nous avions déjà abordé avant sa vente, indique un observateur. Son activité de galeriste est moins forte et il travaille moins avec les artistes. Mais la sélection de Bâle avait été faite avant l’annonce de sa vente. Les choses seront rediscutées plus sérieusement l’an prochain. » La foire tient un double discours, puisqu’elle a accepté la vidéo Desniansky Raion de Cyprien Gaillard présentée par Pierre Huber et Cosmic galerie (Paris) sur « Art Unlimited ». L’opprobre de certaines galeries américaines comme David Zwirner ou Metro Pictures ne semble guère émouvoir le marchand genevois. « Pourquoi, lorsque tel collectionneur ou marchand décide de vendre, cela semble normal, et quand c’est Pierre Huber, on crée une telle polémique ?, interroge-t-il. Je rappelle que la Foire de Bâle ne serait pas ce qu’elle est sans la réorganisation que j’y ai apportée avec deux de mes collègues au début des années 1990. » Ironiquement, ce sont souvent les fondateurs ou réformateurs des foires qui sèment le trouble dans leur profession. Ce fut déjà le cas avec Robert Noortman, pilier de Tefaf, la foire de Maastricht, qui vendit sa galerie à Sotheby’s en juin 2006…

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°261 du 8 juin 2007, avec le titre suivant : Quand la Foire de Bâle joue au père fouettard

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