Olivier Nottellet - Casser les habitudes

« J’ai eu l’impression de pénétrer dans un nouveau pays », dit-il avec un sourire amusé. Il s’ancre alors irrévocablement à ce nouvel univers. Après des études aux Beaux-Arts, il sera durant huit ans directeur des études aux Beaux–Arts de Toulouse. Aujourd’hui professeur à Lyon, l’artiste évoque avec passion son métier d’enseignant, accordant une attention toute particulière aux étudiants de première année, trop souvent délaissés. Porté par une volonté rétive de toujours remettre en cause les habitudes qui si facilement deviennent des normes, Nottellet affirme avec conviction : « Le point de vue unique reste mon ennemi principal. » Pénétrer dans une de ses expositions, c’est toujours prendre le risque d’être désorienté. Peu à peu, d’éventuelles relations émergent entre les dessins, les peintures murales et les constructions en trois dimensions réalisées avec de modestes matériaux : planches, papiers, objets manufacturés… Durant tout l’été, Olivier Nottellet investit un lieu peu ordinaire, le Centre d’art contemporain de Saint-Gaudens, un bourg de Haute-Garonne connu pour son prestigieux club de rugby à XIII. Ce centre d’art est situé dans une vaste chapelle du XVIIe siècle. Les murs recouverts de dessins noirs et d’amples surfaces monochromes jaunes ou bleues entrent en résonance avec des œuvres posées sur le sol, aux titres sibyllins : L’Arme blanche, etc., La Chambre. L’artiste, avec une malice rigoureusement contrôlée, se plaît ici encore à « mettre le spectateur dans un délicieux embarras ».