Mathieu Cherkit - La peinture recluse

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 25 juin 2012 - 330 mots

Dresser un portrait du jeune peintre Mathieu Cherkit peut paraître simple. Après un Deug de droit, il entre aux Beaux-Arts de Nantes puis fait un séjour en 2009 aux Beaux-Arts de Leipzig, dans l’ancienne Allemagne de l’Est.

De retour à Saint-Cloud, il peint la maison et le jardin où il a toujours vécu et vit encore. Et depuis 2010 et le 55e Salon de Montrouge, où il est fortement remarqué, ça marche très fort pour lui. Il est défendu par la Galerie Jean Brolly et vend tout ce qu’il peint.

Mais ce portrait passe à côté de ce qui importe le plus. Mathieu Cherkit est un jeune artiste qui marche bien, c’est vrai, et il a pleinement conscience que c’est une chance. Il sait aussi que rien n’est plus fragile que le marché du goût, fluctuant par nature. Mais sa force est ailleurs, une force bien loin des caprices de la mode  : il ne peint que ce qu’il connaît bien, que ce qui lui est absolument familier. Seul lui importe de travailler à dévoiler les mystères les plus improbables qui se cachent derrière les apparences les plus ordinaires. Cherkit peint la cuisine, le salon, la chambre de sa mère, l’escalier ou le jardin de son enfance. Que des lieux et des objets parfaitement connus, donc absolument mystérieux.

Il y a du Vermeer dans la posture de ce jeune peintre, un Vermeer attentif à la réalité la plus troublante puisque absolument intime et toujours aussi chargée de mystère. L’artiste est armé, il sait que sa recherche n’a de sens que s’il s’acharne à poursuivre ce questionnement ontologique millénaire face aux apparences. En vrai peintre, positionnement courageux pour un jeune plasticien en France, en 2012.

Biographie

1982
Naissance à Saint-Cloud.

2003-2004
Deug de droit, Nanterre-Paris X.

2005-2010
École supérieure des beaux-arts de Nantes-Métropole.

2010
55e Salon d’art contemporain de Montrouge. Exposition à la Galerie Jean Brolly, Paris.

2011
Prix Antoine Marin, Galerie municipale Julio-González (Arcueil).

2012
Exposition au Musée des Avelines (Saint-Cloud).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Mathieu Cherkit - La peinture recluse

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