Lucien Hervé, l’homme construit

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 7 décembre 2001 - 250 mots

« Avec Le Corbusier, en plus d’un besoin constant de pureté, j’ai appris à côtoyer la beauté à l’instant de sa naissance. Cela m’a forcé à plus de rigueur et plus d’exigence encore, exigence de beauté et de pureté. […] Assistant à la genèse de chefs-d’œuvre j’ai aussi mieux compris l’importance des détails, ces détails trop souvent passés sous silence au profit de l’ensemble alors qu’ils sont la vie même de cet ensemble. »

Ces principes, Lucien Hervé les déclinera tout au long de son œuvre, notamment auprès de Le Corbusier de 1949 à 1965, ainsi que le donne à voir le bel ouvrage publié au Seuil. En attendant une rétrospective en janvier, on peut regarder cette anthologie du photographe, dans laquelle des images distantes parfois de plusieurs décennies disent avec une remarquable constance son talent si rare à « savoir, dans un même instant, exalter lyrisme et rigueur », selon les termes d’Olivier Beer, dans son amicale introduction. En rapprochant par-delà les siècles une coupole de l’Escurial et la cathédrale de Brasilia, le Parthénon et l’Unité d’habitation de Marseille, l’ouvrage souligne que la modernité en architecture n’a pas de temps. « Monsieur, vous avez l’âme d’un architecte… », lui écrit Le Corbusier lorsqu’il découvre les photos de Marseille. En effet, nul mieux qu’Hervé n’a su capter par la dialectique de l’ombre et de la lumière, les qualités spatiales de l’architecture et la poésie du matériau brut.

Olivier Beer, Lucien Hervé, l’homme construit, éditions du Seuil, 224 p., 387 F

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°138 du 7 décembre 2001, avec le titre suivant : Lucien Hervé, l’homme construit

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