L’interactivité muséographiée

Le Journal des Arts

Le 11 juin 1999 - 309 mots

Créé par un philosophe et un géant des télécommunications, l’Inter Communication Centre est le dernier né des musées japonais consacrés au multimédia.

TOKYO (de notre correspondante) - Outre sa suprématie dans le domaine technologique, le Japon détient aussi le record mondial de la création de musées multimédia. Le dernier exemple en est l’Inter Communication Centre (ICC), inauguré à l’occasion du centenaire des services téléphoniques japonais par la Nippon Telegraph and Telephone Corporation, fraîchement privatisée. Le musée, installé dans la toute nouvelle tour de l’Opéra de Tokyo, est le seul lieu spécialisé dans l’art multimédia à présenter une collection permanente. À l’origine du projet, Akira Asada, philosophe et sociologue, entend créer un centre d’art technologique orienté vers la culture de la communication à l’âge de l’électronique. Comme il le souligne, “les termes “technologie” et “art” dérivent tous deux de la même racine grecque “techné”, traduite en latin par “ars”. Même si, à l’origine, ces deux mots avaient une seule signification, le monde moderne a associé la technologie à un concept matériel, et l’art à l’expression de la subjectivité. Dans notre ère électronique, l’art et la technologie se retrouvent à nouveau étroitement liés”.

L’un des objectifs de l’ICC est de “rendre plus accessible au public des secteurs apparemment hermétiques, comme la technologie ou l’art”. Le philosophe précise toutefois que “l’ICC n’est pas une enveloppe ennuyeuse conçue pour l’exposition d’objets. Au contraire, nous cherchons à créer une sorte de cadre de contrôle pour recueillir différents types d’informations, les transformer, les accumuler et finalement les transmettre”.

Keijhi Nakamura, professeur d’esthétique et actuel conservateur chargé de l’organisation des expositions, a énormément misé sur des projets interactifs impliquant le public. “Le Japon a beaucoup à offrir, affirme-t-il, car il fait partie des pays à l’avant-garde de la technologie. La plupart des artistes évoluant dans ce secteur, au Japon comme à l’étranger, utilisent des produits japonais”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : L’interactivité muséographiée

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