Politique

POLITIQUE CULTURELLE

Les priorités du ministère de la Culture

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 20 novembre 2019 - 438 mots

PARIS

Le projet de loi de finances 2020 apporte un éclairage intéressant sur les objectifs prioritaires, en matière de patrimoine, création et transmission.

En 2018, 70% des enfants se sont vus proposer une action d'Éducation artistique et culturelle. © Photo Rawpixel, Pixabay License.
En 2018, 70 % des enfants se sont vus proposer une action d'Éducation artistique et culturelle.
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Avec la mise en place en 2006 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) sont apparus des objectifs et des indicateurs de performance, peu connus mais riches d’enseignements sur les politiques publiques. La mission « Culture » qui se compose de trois programmes (« Patrimoines », « Création », « Transmission ») comporte 22 indicateurs chiffrés supposés guider l’action publique et son contrôle.

Parmi ces indicateurs, trois sont mis en avant comme étant « les plus représentatifs de la mission » et peuvent donc à ce titre être considérés comme les trois priorités officielles « Culture » du ministère.

Dans le programme « Patrimoines », c’est la fréquentation des institutions patrimoniales nationales qui a été retenue avec trois sous-indicateurs : l’évolution de cette fréquentation, la part des moins de 18 ans dans cette fréquentation et la part des 18-25 ans résidant dans l’Union européenne. 2018 a été une année record dans les musées et monuments nationaux avec 46,2 millions de visiteurs, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2017. Prudent, le ministre se donne un objectif moindre (44 millions) pour 2020.

Le programme « Création » n’a pas d’indicateur phare, mais les deux autres indicateurs qui sont rattachés au programme « Transmission » relèvent indirectement de son champ d’application. Le premier concerne le taux d’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur culture, trois ans après l’obtention du diplôme. On constate, pour les diplômés en écoles d’art, qu’ils ont non seulement plus de difficulté (58 %) que les architectes, comédiens ou musiciens à trouver un emploi, mais que leur situation se dégrade, puisque le taux d’insertion était de 63 % un an auparavant.

L’Éducation artistique

Le second indicateur est relatif au programme phare du quinquennat : l’Éducation artistique et culturelle (EAC). La part des enfants scolarisés en école ou collège se voyant proposer une action d’EAC en temps scolaire augmente fort opportunément, passant de 52,7 % en 2017 à 70 % en 2018. Cet indicateur, comme les autres d’ailleurs, est à utiliser avec des pincettes. D’une part il est bâti à partir d’un échantillon d’écoles et collèges « représentatifs », d’autre part on ne sait pas ce que les établissements comptabilisent au juste.

Si l’on n’est pas trop fâché avec les chiffres, il est recommandé de lire le document remis aux parlementaires. Celui-ci révèle d’autres indicateurs, insolites de prime abord mais édifiants. Ainsi, les Frac (Fonds régionaux d’art contemporain) et le Fnac (Fonds national d’art contemporain) ne consacrent que 6 % de leur budget total à l’acquisition d’œuvres d’art – alors que c’est l’un des piliers de leurs missions – submergés qu’ils sont par les frais de fonctionnement.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Les priorités du ministère de la Culture

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