Les musées mexicains ferment temporairement en raison de coupes budgétaires

Les musées de Mexico ont fermé leurs portes pendant une semaine en raison d’un manque de personnel de sécurité. C’est un symptôme de plus de la crise économique qu’ils traversent. Le budget fédéral alloué à la culture en 2024 a baissé de 6,5 % pour s’établir à 770 millions d’euros. Ces chiffres reflètent une politique d’austérité instaurée en 2018 par l’ancien président Andrés Manuel López Obrador et poursuivie par l’actuelle présidente Claudia Sheinbaum.

Cela fait plusieurs années que les institutions réduisent les moyens alloués à la sécurité, ainsi qu’à l’entretien et à la maintenance des lieux. En 2022, l’entreprise de sécurité alors sous contrat avec les musées signalait un retard de trois mois dans le paiement des factures. Cela a affecté le salaire des agents de sécurité.

Cette situation nuit à l’image de la capitale à l’étranger : le Musée national de l’Anthropologie, lauréat du Prix Princesse des Asturies 2025 dans la catégorie Concorde, est resté fermé ce jour-là, alors qu’il attirait l’attention du monde entier en raison du prix. Les musées du Templo Mayor, du Château de Chapultepec, le Museo del Carmen, le Musée national des Interventions et le Musée national d’Histoire n’ont pas ouvert. Les touristes présents devant les musées concernés se sont vus refuser l’entrée sans explication.

L’économie s’en trouve également affaiblie : le tourisme est l’un des principaux secteurs d’activité du Mexique et de sa capitale. Le Musée national de l’Anthropologie accueille plus de 2 millions de visiteurs par an, ce qui en fait une des plus grandes destinations culturelles d’Amérique latine. Cette fermeture pourrait avoir des conséquences sur les recettes du pays.

Les professionnels du secteur dénoncent des « tijeretazos » ou coups de ciseaux budgétaires qui asphyxient les institutions. Dans l’urgence, la police auxiliaire de la ville de Mexico a été réquisitionnée pour rouvrir les musées. Cet événement a entraîné la démission de Diego Prieto Hernández, directeur de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (Inah) mexicain.