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Musées, des fréquentations satisfaisantes

Les musées font de la résistance

Bien que le Musée d’Orsay et plus encore le Louvre enregistrent une baisse de leur fréquentation, les grands musées consolident leur nombre de visiteurs. Ceux de la Ville de Paris font un bond de 27 %

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 14 janvier 2014 - 754 mots

PARIS

Malgré la morosité ambiante, la fréquentation dans les grands musées et sites nationaux est restée bonne en 2013. Alors que le Louvre fléchit un peu, le Musée de l’Orangerie et le Petit Palais, musée des beaux-arts de la Ville de Paris, affichent une belle progression. Le succès du nouveau MuCEM à Marseille dépasse quant à lui toutes les attentes.

FRANCE - Les grands musées nationaux ont communiqué début janvier leur chiffre de fréquentation pour l’année 2013, suivis par les musées de la Ville de Paris et le Centre des monuments nationaux. L’an dernier, certains comme le Louvre, le Centre Pompidou et le Musée d’Orsay avaient été cependant plus prompts dans leur communiqué de presse diffusé dès les derniers jours de décembre, en raison des records enregistrés et de l’intérêt des médias pour ce type d’informations. Cette année, pas d’annonces anticipées avant le bouclage des comptes au 31 décembre, bien que les niveaux élevés confirment le succès des musées auprès du public.

Les grands musées nationaux ne connaissent pas de hausse, mais une reconduction des grandes masses de fréquentation avec cependant un fléchissement pour le Louvre (9,2, millions de visiteurs en 2013/9,7 millions en 2012) et le Musée d’Orsay (3,5 millions de visiteurs/3,6 millions). Le Centre Pompidou (3,74 millions d’entrées en 2013/3,79 millions en 2012) et le Quai Branly (1,3 million/1,31 million) affichent de leur côté des niveaux quasiment identiques.

En revanche, la hausse est de 12 % pour l’Orangerie, qui a attiré 900 000 visiteurs, soit 100 000 de plus qu’en 2012, et de 2 % pour le réseau des 98 monuments nationaux, où se détachent toujours, sur un total de 9,2 millions de visiteurs : l’Arc de Triomphe (1,8 million de visiteurs, 2 %) et la Sainte-Chapelle (1 million de visiteurs, 6 %). D’autres sites, pourtant, telle l’abbaye de Montmajour (Arles) enregistre des records : 71 000 visiteurs pour cette dernière, soit une hausse de 76 % grâce à l’exposition « Mon île de Montmajour » de Christian Lacroix.

Le public francilien en hausse
Quand au record de fréquentation qu’affichent les musées de la Ville de Paris avec 30,4 millions de visiteurs, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2012, il s’explique aussi par le succès des expositions temporaires, lesquelles, avec 1,7 million de visiteurs, enregistrent une hausse de 65 %. Du côté du MuCEM à Marseille, le succès est éclatant avec 1,8 million de visites – dont un tiers pour les expositions du musée – après seulement sept mois d’ouverture.

Les musées semblent demeurer des lieux que l’on fréquente malgré la crise. Les institutions traditionnellement plébiscitées par un public étranger largement majoritaire voient à cet égard cette prédominance s’estomper, en particulier au Musée Orsay où la répartition public étranger/public français est en 2013 respectivement de 43 % et 57 %. Au Louvre, si le public étranger continue à représenter près de 70 % des visiteurs, le public parisien et francilien serait de l’ordre de « 1,3 million de visiteurs », souligne l’institution, qui est la seule à préciser que les données chiffrées qu’elle communique ne sont pas encore consolidées. Ce n’est en effet qu’en février que les chiffres définitifs seront disponibles ; chiffres précis qui prennent en compte le nombre de billets vendus et l’analyse statistique définitive sur les détenteurs de cartes de réduction auxquels, au Louvre par exemple, on ne délivre pas de billets (à l’instar des gratuits qui, à eux seuls, constituent près de 50 % de ses visiteurs). « Fin 2012, nous pensions avoir 9,9 millions de visiteurs ; le chiffre exact à la fin janvier était de 9,72 millions », souligne Hervé Barbaret, administrateur général du Louvre.

Les chiffres consolidés des musées nationaux, des Galeries nationales du Grand Palais et des établissements territoriaux bénéficiant des collections nationales parviendront fin janvier à la direction générale des Patrimoines, et seront rendus accessibles, après une ultime vérification, sur le site du ministère de la Culture et de la Communication. Jacqueline Eidelman, chef du département de la politique des publics, le rappelle : « Si l’on veut être précis dans la communication des chiffres de fréquentation, il faut attendre février. Toutefois, les écarts entre les chiffres communiqués en janvier et ceux consolidés sont faibles. »

Reste que, d’un établissement à l’autre, les modes de calcul diffèrent comme le reconnaissent les musées, bien que, depuis deux ans, à l’initiative du département de la politique des publics du ministère, les méthodes de collecte des données s’uniformisent. « Aucune possibilité de “gonflage” des chiffres n’est possible », assure à cet égard Jacqueline Eidelman.

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Visiteurs du Centre Pompidou pendant les nocturnes de l'exposition DalÁ­ en mars 2013 © Photo : Hervé Veronese/Centre Pompidou.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°405 du 17 janvier 2014, avec le titre suivant : Les musées font de la résistance

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