À l’heure de l’Internet, les musées se branchent sur le web et cherchent leur voie à travers les méandres de la technologie New Age. Pour des résultats pas toujours convaincants...
LONDRES. Soucieux de prendre en compte les grands bouleversements initiés par les nouvelles techniques de communication, les musées, à l’exemple des grandes institutions, se sont lancés depuis deux ans à la conquête de l’Internet. En dépit de quelques sites particulièrement réussis, force est de constater que la plupart sont décevants : descriptions succinctes des collections sous forme de simples dépliants digitaux, somme de renseignements aussi variés que les horaires d’ouverture ou la gamme produits de la boutique-cadeaux... Le tout n’est pas d’être présent sur le web, encore faut-il y présenter des informations dignes d’intérêt. Qu’attendent les musées pour faire preuve d’un peu plus d’imagination ? Des efforts en ce sens ont d’ores et déjà été réalisés par certains ; pour preuve l’exceptionnelle présentation par l’Asian Art Museum de San Francisco de son exposition sur Genghis Khan (au www.sfasian.apple.com/mongolia/home.htm). L’avenir serait-il donc dans la création d’"expositions virtuelles" ? Première initiative en la matière, "Les affiches de Toulouse-Lautrec" créées par le Museum of Art de San Diego en collaboration avec une entreprise britannique, Cognitive Applications (www.sandiegomuseum.org/ lautrec). Centrée sur le travail de l’artiste entre 1891 et 1899, elle propose des reproductions des trente-deux affiches de la collection du musée ainsi que des renseignements généraux sur "Paris et la gravure". Mais, là encore, le résultat est une nouvelle fois décevant. À la simplicité de l’approche s’ajoute la pauvreté des informations, voire leur inutilité. Où l’on apprend par exemple que Jane Avril, au Moulin Rouge, "était la seule actrice qui avait le droit de porter des sous-vêtements de couleur, les autres devant se contenter de blanc". Les surfeurs établiront eux-mêmes la connexion... Les limites imposées par les copyrights risquent de toute façon de constituer un frein à l’élaboration de telles "expositions virtuelles". Les conservateurs prendront-ils le temps de négocier des droits de prêt d’images pour de telles expositions ? Rien n’est moins sûr, et celles-ci se verront limitées aux œuvres constituant le fonds des musées. Pendant ce temps, le Museum of Modern Art de New York s’est enrichi d’une véritable caisse cybernétique. En tapotant www.moma.org ou encore www.ticketweb.com, les amateurs branchés sur le net pourront commander leurs billets, les payer par carte bancaire et les retirer au bureau d’information à l’entrée. Les musées ont déjà plus d’imagination dès qu’il s’agit d’explorer les possibilités financières du web...
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Les musées déçoivent sur le web
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°43 du 12 septembre 1997, avec le titre suivant : Les musées déçoivent sur le web