Les coffres du Crédit lyonnais n’ont pas livré tous leurs secrets

Des œuvres de Chagall ont pu être récupérées sans dommage

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 389 mots

Les coffres du siège du Crédit lyonnais, ravagé par un incendie en mai, n’ont pas tous livré leurs secrets. Situés dans une zone inaccessible, 1 200 d’entre eux n’ont toujours pas été ouverts.

PARIS - Peu à peu, les coffres du siège du Crédit lyonnais livrent leur secret, neuf mois après l’incendie qui a ravagé aux deux tiers le bâtiment du boulevard des Italiens à Paris. Des Stradivarius, propriété d’un grand expert international, des œuvres de Chagall composant une partie de la succession du peintre, des collections de timbres et de pièces anciennes ont pu retrouver leurs propriétaires sans dommage. Pour l’instant, les dégâts causés par l’incendie sont évalués à trois millions de francs, principalement du fait d’une collection de timbres rares détériorée par l’humidité. Début janvier, sur les 7 700 coffres loués, 6 200 avaient été vidés par leurs propriétaires. Trois cents coffres, situés dans une zone non accessible au public, restaient à ouvrir, avec l’autorisation de leurs détenteurs. Mais 1 200 ne peuvent toujours pas être libérés de leur contenu. Ils sont localisés dans une zone inaccessible au premier sous-sol, sur lequel quatre étages se sont écroulés. "Nos clients vont devoir encore attendre quelques mois avant de pouvoir accéder à ces coffres", déclare-t-on au Crédit lyonnais.

Certains propriétaires ne se sont pas présentés pour récupérer leurs biens. Tous les coffres devant être vidés avant de commencer les travaux de réfection, 350 d’entre eux ont été fracturés par la banque, dont 180 contenaient des objets. "Contrairement aux rumeurs, nous n’avons pas découvert de toiles, mais surtout des papiers, des bijoux et un peu d’argenterie", tient à souligner la banque. Parmi les propriétaires n’ayant pas donné signe de vie, une dizaine n’avaient pas ouvert leur coffre depuis la Seconde Guerre mondiale, et même avant-guerre. La banque aurait pu les forcer bien avant l’incendie en raison des loyers impayés. Mais l’ouverture d’un coffre coûte cher, et la salle du Crédit lyonnais, avec ses 18 000 compartiments, ne manquait pas de place. Dans ces coffres abandonnés, la banque a parfois trouvé des sous-coffres fermés à clé qu’elle n’a pas forcés. Tous les objets sans propriétaire ont été entreposés à Bayeux dans un bâtiment du groupe bancaire. "Il n’existe pas de législation concernant le contenu des coffres en déshérence. Ils sont donc à la disposition des éventuels héritiers", remarque-t-on au Crédit lyonnais.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Les coffres du Crédit lyonnais n’ont pas livré tous leurs secrets

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