Les Brèves : Van Gogh, Rembrandt, Turner Prize...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 7 novembre 1997 - 1018 mots

Les Tournesols de Van Gogh plus que jamais d’actualité. Après les articles de Benoît Landais publiés en juillet par le Journal des Arts et le Figaro, le Sunday Times et Channel Four à Londres ont mis en cause le 24 octobre l’authenticité de la version achetée par la compagnie d’assurance japonaise Yasuda, en reprenant largement les arguments de Landais. De son côté, l’historien Jan Hulsker, auteur du dernier catalogue raisonné Van Gogh, a affirmé au JdA qu’il y avait beaucoup de raisons de douter de l’authenticité de ce tableau et que sa mention n’apparaissait pas dans la correspondance de l’artiste.

Un Rembrandt voyageur. Le Portrait de Jacques de Gheyn III, de Rembrandt, volé quatre fois en seize ans à la Dulwich Picture Gallery de Londres, a quitté de nouveau ce musée, mais en toute légalité cette fois. Le musée britannique l’a prêté pour l’importante exposition que consacre l’Australie au maître néerlandais, jusqu’au 7 décembre à la National Gallery of Victoria de Melbourne, et du 17 décembre au 15 février à la National Gallery of Australia de Canberra. Volé en 1967, 1973, 1981 et 1983, il a été retrouvé la dernière fois en Allemagne, en 1986. Depuis, le système de sécurité du musée a été amélioré.

Le Turner Prize, doté de 20 000 li­vres, a provoqué une controverse dès l’ouverture à la Tate Gallery, à Londres, de l’exposition des œuvres des finalistes, quatre femmes : Gillian Wearing, Angela Bulloch, Christine Borland et Cornelia Parker. Une lettre de protestation a été adressée au directeur du musée, Nicholas Serota ; un groupe baptisé “Nouveau mouvement métaphysique” a prévu de manifester sur place. Cette nouvelle polémique fait suite à celle déclenchée par l’exposition “Sensation !” à la Royal Academy, dont certaines salles sont interdites aux mineurs, et qui montre le portrait très controversé de la meurtrière d’enfants Myra Hindley, qui a été vandalisé par des manifestants.

Les seize nouveaux artistes invités. Christian Boltanski (Paris), Eduardo Chillida (San Sebastien), Peter Eisermann (New York), Jochen Gerz (Paris), Zvi Hecker (Tel Aviv/Berlin), Hans Hollein (Vienne), Rebecca Horn (Berlin), Dani Karavan (Paris), Daniel Libeskind (Berlin), Markus Lüpertz (Düsseldorf), Gerhard Merz (Berlin), David Rabinovitch (New York), Ulrich Rückriem (Cologne), James Turrell (Flagstaff, Arizona), Gesine Weinmiller (Berlin), Rachel Whiteread (Londres)

Temps calme de Poussin va rejoinde le Getty : le ministère britannique de la Culture a accordé une licence d’exportation à l’œuvre, vendue en avril au musée américain, après avoir échoué à susciter une offre britannique. Estimée à au moins 15 millions de livres, cette toile avait été vendue par une famille d’aristocrates anglais. Le gouvernement britannique avait repoussé en juillet l’autorisation d’exportation jusqu’au 18 octobre, mais "aucune institution ne s’est manifestée et la licence a été accordée". Un porte-parole de la National Gallery a de son côté déclaré que les achats du musée étaient principalement destinés à "combler des manques dans (sa) collection, et même si Temps calme est une belle œuvre, (le musée) possède déjà plusieurs Poussin". Peint dans les années 1650, Temps calme avait été attribué à Poussin en 1977.

Une statuette Lwena appartenant au Musée national d’anthropologie d’Angola a été restituée aux autorités angolaises, a annoncé le Conseil international des musées (Icom). En mars 1996, lors d’une vente publique à Saint-Germain en Laye (Yvelines), Mme Marie-Louise Bastin avait reconnu la pièce qu’elle avait étudiée en 1956 dans le cadre de sa thèse sur la statuaire d’Angola. Le 5 juillet 1996, la statuette était saisie par l’Office central des biens culturels. Une ordonnance de restitution a été prononcée le 24 juin dernier par le Tribunal de grande instance de Paris.

Le premier "Mois de la Photo" à Tunis, biennale inspirée du Mois de la Photo à Paris, se tiendra du 14 novembre au 15 décembre avec quelque 25 expositions présentées dans une quinzaine de lieux. Le Palais Khereddine inaugurera le festival en montrant six ensembles, dont “Tunis d’autrefois 1880-1920”, la collection de photographies anciennes de Guy Mandery. Autres expositions : “Life et le 7e Art”, “Méditerranée” de Mimmo Jodicé, “La joie de photographier” – collection de la Maison européenne de la photographie (MEP) –, “À suivre”, par un collectif de photographes tunisiens, “Féminin pluriel” d’Abdelhamid Kahia, “Portraits” de Khaled Fikha, une “Rétrospective d’Anouar Ben Aïssa”. Ce festival bénéficie du soutien de la municipalité de Tunis, du ministère français de la Culture (Délégation aux arts plastiques), de l’Afaa (Association française d’action artistique), de la MEP et de l’Institut français de coopération de Tunis.

Dix masques en plomb, éléments de décor de la Grande cascade du domaine national de Saint-Cloud, édifiée par Le Pautre et Mansart au XVIIe siècle, ont été volés dans la nuit du 26 au 27 octobre. Quatre de ces masques de grotesques sont des originaux du XVIIe, classés au titre des monuments historiques. Deux autres sont des copies réalisées au cours des dernières années dans le cadre d’une campagne de substitution pour la conservation des modèles anciens. Il n’a pas encore été possible de déterminer si les quatre derniers masques – qui pèsent de 20 à 50 kilos chacun et mesurent 35 à 70 cm de hauteur – sont des originaux ou des copies.

Un sarcophage antique, datant du Ier siècle avant J.-C. au IIe siècle après J.-C., a été découvert à Capodacqua d’Assise par les équipes de secours chargées de déblayer un terrain devant accueillir des habi­tations préfabriquées pour les victi­mes de la série de séismes qui a touché cet­te région depuis septembre. À l’intérieur, se trouvait un squelette encore intact.

Une "Villa Honoré Daumier" a été inaugurée par la mairie de Valmondois dans le Val-d’Oise, en l’honneur du caricaturiste, peintre, dessinateur, lithographe, sculpteur, qui a vécu dans le village et y est décédé en 1879, à l’âge de 71 ans. La maison que Daumier avait reçue en cadeau de Corot étant déjà occupée par un artiste, la mairie a décidé de restaurer une autre demeure et de la faire fonctionner à la manière d’une Villa Médicis : un artiste choisi par concours y élira domicile pendant deux ans pour créer, le rez-de-chaussée étant ouvert au public. Le jury de l’Association des amis d’Honoré Daumier a sélectionné pour la première période un artiste originaire du Viêt-nam, Vincent Chim, 28 ans.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Les Brèves : Van Gogh, Rembrandt, Turner Prize...

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