Les Brèves : les Prix des Jeunes créateurs, le IXe Concours international des arts graphiques de Chaumont ...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 19 juin 1998 - 1128 mots

Les Prix des Jeunes créateurs, organisés dans les écoles d’art françaises et étrangères par le groupe LVMH/Moët Hennessy-Louis Vuitton et portant cette année sur le thème de la “lumière”, en hommage à Georges de La Tour, ont récompensé cinq lauréats : Aymeric Ebrard, 27 ans (École nationale supérieure des beaux-arts, Paris), Frédéric Ridacker, 24 ans, et Sophie Weibel, 22 ans (tous deux issus de l’École nationale de la photographie, Arles). À l’étranger, il s’agit de Mindaugas Kavaliauskas, 23 ans (Vytautas Magnus University, Kaunas, Lituanie), et Zilvinas Dobilas, 23 ans (Académie des beaux-arts de Vilnius, Lituanie). Ces prix sont dotés chacun d’une bourse d’études de 27 000 francs. Le prix LVMH 98/99 aura pour thème un hommage à Van Gogh, dans le cadre de l’exposition “Millet - Van Gogh” présentée cet automne au Musée d’Orsay.

Le Chinois Fang Chen a remporté le Premier prix du IXe Concours international des arts graphiques de Chaumont, axé cette année sur “la photographie dans l’affiche”. Le jury, présidé par April Greiman (États-Unis), a récompensé l’affiche Victoire (1996), cliché d’une main qui fait le “V” de la victoire avec l’index et le majeur, tandis que les trois autres doigts ont été sectionnés. Le 2e prix est allé aux Graphistes Associés pour l’affiche La Fausse Suivante (Théâtre de Rungis, 1996), de même que le 3e prix décerné pour l’affiche de la saison 96/97 du même théâtre. Les expositions du Festival se déroulent jusqu’au 26 juillet.

La galerie d’art moderne du Palais Pitti de Florence sera fermée jusqu’en avril 1999. Des travaux de restauration et de remise aux normes, notamment de sécurité, vont être entrepris à l’étage où se trouvent les salles d’exposition.

Cosmographia, l’incunable du XVe siècle qui avait été dérobé en août 1997 à la Bibliothèque nationale de France (BnF), a été retrouvé. Le voleur présumé a été arrêté par la Brigade de répression du banditisme, à Paris, après qu’il eut proposé à Christie’s Londres de le mettre en vente. Imprimé à Bologne en 1477, cet incunable est une première édition de l’ouvrage de Ptolémée, qui comprend un “traité de géographie” et 26 cartes. La BnF n’avait signalé le vol que le 4 novembre 1997.

Le Missel Sherborne (dont un détail est reproduit ci-dessus), le plus beau manuscrit gothique anglais, a été accepté en dation par le ministère britannique de la Culture, des Médias et des Sports, après un an de négociations. La British Library, où il est exposé depuis 1983, doit maintenant réunir les fonds nécessaires, car sa valeur, supérieure à 10 millions de livres (97,2 millions de francs), dépasse d’un tiers le montant des droits de succession dus par son actuel propriétaire, le duc de Northumberland. Elle a demandé une aide de 4 millions de livres au National Heritage Memorial Fund. Ce missel de 700 pages richement enluminées est l’œuvre de John de Siferwas, qui l’a réalisé vers 1400 pour l’abbaye bénédictine St Mary de Sherborne, dans le Dorset.

Le Livre d’heures de Jeanne d’Évreux fait l’objet d’une exposition au Musée Getty de Los Angeles, permettant jusqu’au 5 juillet d’admirer simultanément la totalité de ses vingt-cinq peintures. Celle-ci a été rendue possible parce que les 209 folios de ce célèbre manuscrit du Moyen Âge ont été détachés afin de réaliser une reproduction en fac-similé. Le musée met à la disposition des visiteurs des loupes pour regarder les miniatures et les vignettes de Jean Pucelle, enlumineur actif à Paris de 1320 à 1334. L’exposition sera ensuite présentée du 11 mai au 29 août 1999 à New York, aux Cloisters, la branche d’art médiéval du Metropolitan Museum of Art. Les Heures de Jeanne d’Évreux, qui font partie des collections permanentes du musée new-yorkais depuis 1954, seront ensuite de nouveau reliées.

L’Institut d’études supérieures des arts (IESA, 5 avenue de l’Opéra, 75001 Paris) s’attache au nœud. Du 29 juin au 10 juillet, il présente une exposition sur ce thème, des réalisations de marins jusqu’au nœud de la toile Internet, en passant par des créations d’artistes. Un cabinet de curiosités regroupera des objets de Nina Ricci, Christofle, The Conran Shop, La Droguerie, Lecoufle, des tissus des maisons Charles Burger et Edmond Petit, des passementeries de la maison Houlès… Christian Jaccard réalisera une installation, Neuf éléments du concept supranœudal 1989-97, un arrangement disposé de façon aléatoire. Jean-François Chabaud, psychanalyste et topologue, exposera des dessins et des sculptures.

Deux archéologues israéliens contestent le fait que le roi Salomon ait construit le Temple juif à Jérusalem, contrairement à ce qu’affirme la Bible. Sur la base de fouilles effectuées sur les sites indiqués par la Bible dans le Livre des Rois, les professeurs Israël Finkelstein et David Ushiskin, de l’université de Tel-Aviv, estiment que le Temple, le lieu le plus saint du Judaïsme, a été construit plus de cent ans après le règne de Salomon. “En fait, au Xe siècle avant notre ère, à l’époque du règne des rois David et Salomon, Jérusalem n’était qu’une petite localité qui n’avait rien de la ville prestigieuse décrite dans la Bible”, a déclaré le professeur Finkelstein. “Nous n’avons retrouvé aucune trace permettant d’étayer le texte de la Bible sur les constructions qu’aurait ordonnées Salomon à Jérusalem ou à Meggido (au nord d’Israël)”, a ajouté le professeur, en soulignant que le Livre des Rois a été rédigé trois siècles après la mort de Salomon, en l’an 928 av. J.C. Le professeur Ushiskin estime pour sa part que “Salomon était en réalité une sorte de chef local d’une tribu, ayant des pouvoirs limités dans la petite ville qu’était Jérusalem”.

Les Grands prix nationaux de la Culture, qui n’avaient pas été décernés en 1997, ont été réformés. Catherine Trautmann n’a décerné le 4 juin que quatorze distinctions, contre vingt-deux en 1996. Elles concernent huit disciplines, dont six sont couronnées par un lauréat de consécration et un jeune talent. Chaque prix est doté de 50 000 francs. Voici un extrait du palmarès : Architecture : Jacques Hondelatte / Arts plastiques : Jochen Gerz, Éric Poitevin / Innovation culturelle : l’Espace culturel de Tinqueux / Patrimoine et Musée : Jean-René Gaborit, Nelly Connet et Vincent Lhomme

Bruno Mégret estime “qu’il est anormal de subventionner une forme d’art mise au service d’intérêts partisans”. Dans une interview publiée dans le premier numéro de Mouvement, une nouvelle revue culturelle, le délégué général du Front national considère en revanche comme normal “de subventionner une expression culturelle et artistique qui sert l’intérêt national, et qui tire la société vers les plus hautes valeurs de civilisation qui sont les siennes”. Le délégué général du FN juge que l’art contemporain procède “d’une obsession de la modernité et de la rupture”, et s’étonne qu’il soit “presque exclusivement et intégralement abstrait”. Pour lui, “l’art doit être un repère, et non un instrument de rupture”. Il pense que l’ancien ministre André Malraux “est à l’origine de la situation néfaste que l’on connaît depuis de nombreuses années en France.”

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°63 du 19 juin 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : les Prix des Jeunes créateurs, le IXe Concours international des arts graphiques de Chaumont ...

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