Deux ans de prison à Washington et un acquittement en Angleterre, entre liberté d’expression et vandalisme, la justice cherche la juste mesure.

Les agressions d’éco-activistes dans les musées se font plus rares ces temps-ci, mais les décisions de justice pour les actes ce genre suivent leur cours. C’est le cas de l’activiste écologiste Timothy Martin, reconnu coupable par le tribunal de Washington D.C d’avoir vandalisé en 2023 la vitrine de la Petite danseuse de quatorze ans de Degas. Il écope de 18 mois de prison, d’une amende de 3 700 euros pour dommages et intérêts, et de 150 heures de travaux d’intérêt général. Le tribunal justifie la peine par le préjudice causé aux visiteurs, suite à la fermeture de l’exposition pendant dix jours. Sa collègue qui avait plaidé coupable avait – seulement - effectué 60 jours de prison.
Cette condamnation semble très élevée comparée au jugement tout aussi récent de trois militants de Just Stop Oil qui avaient aspergé des mégalithes de Stonehenge d’amidon de maïs en poudre orange en 2024. Ces derniers ont été acquittés par le tribunal de la Couronne de Salisbury en Angleterre. Alors qu’en septembre 2024, deux militantes du même Just Stop Oil ont été condamnées à deux ans de prison pour l’une et vingt mois de prison pour l’autre. Elles avaient jeté de la soupe sur Les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery (Londres) en 2022 avant de se coller la main au mur.

En France la justice n’a sanctionné que d’une amende légère deux activistes de Riposte alimentaire après qu’ils aient jeté de la soupe sur La Joconde heureusement protégée par une paroi. Cette décision fut rendue en appel, ils n’avaient reçu aucune condamnation en première instance. Aux Pays-Bas, les vandales qui s’étaient collés sur les parois protégeant La Jeune fille à la perle de Vermeer, avaient été condamnés fin 2022 par la justice néerlandaise à deux mois de prison.
Mais en octobre 2024, le tribunal de Manchester a acquitté deux militants de Just Stop Oil qui s’étaient collés à un tableau de William Turner en 2022 à la Manchester Art Gallery, estimant l’action proportionnée face à la crise climatique. Pour cette même circonstance atténuante, deux militantes qui avaient aspergé un Monet au Musée des beaux-arts de Lyon ont été acquittées en 2024, d’autant que l’œuvre n’avait subi aucun dommages.

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L’éco-activisme face à la justice : des sanctions à géométrie variable
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