Ville de Paris

Le plus et le moins

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 23 janvier 2004 - 469 mots

Après une année 2003 marquée par une fréquentation en hausse, les musées parisiens revoient leur activité à la baisse.

 PARIS - En présentant le 12 juin l’actualité des musées de la Ville de Paris, l’adjointe au patrimoine Sandrine Mazetier n’a pu s’empêcher d’insister sur la principale satisfaction de l’équipe municipale dans le domaine : la hausse massive de la fréquentation des musées de la Ville. Sur les dix premiers mois de l’année 2003, ces établissements ont connu une augmentation de la fréquentation de leurs collections permanentes de 27,5 %. Un chiffre d’autant plus remarquable que la baisse de la fréquentation touristique dans la capitale est estimée à 7,6 %. Ce résultat, qui succède à la hausse de 2002 ( 22 %), prouve donc que la gratuité paye. En choisissant de rendre libre d’accès les collections des musées, la municipalité a en effet suivi une voie timidement expérimentée en France, courante dans les pays anglo-saxons. Les expositions connaissent, elles, un accroissement du nombre de visiteurs de 36,5 %. La gratuité a toutefois un coût : 430 000 euros. La décision n’est donc pas exclusivement symbolique, mais on peut s’interroger sur sa portée si l’on se réfère à la décision prise pour 2004 de revoir à la hausse le prix d’entrée aux expositions, manifestations qui ont tiré vers le haut la fréquentation de nombreux musées.
Les expositions seront par ailleurs moins nombreuses cette année, vingt-deux au lieu d’une trentaine l’an passé, et certains établissements comme la Maison de Victor Hugo n’en organiseront aucune. L’association Paris-Musées, qui assure la production des expositions et des éditions des musées devra se contenter, outre ses ressources propres (billetterie, vente de catalogues), des 4 millions d’euros inscrits dans la convention de délégation de service public qui la lie à la Ville de Paris et versés au titre de la compensation tarifaire. Une somme qui stagne cette année – alors qu’elle avait été déplafonnée à hauteur de 4,7 millions en 2001 et de 5,5 millions en 2002 – et oblige chacun à trouver des solutions alternatives en matière de financement, voir à annuler des projets. Autre sujet d’inquiétude pour les conservateurs, la baisse du budget d’acquisition, passé de 3,8 millions d’euros à 1,125 million d’euros. « Le budget 2003 était historique, justifie l’adjointe. Celui-ci n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique culturelle des musées de Paris. 2004 est un pic absolu en matière d’investissement dans les travaux et la création de nouveaux lieux, c’est une année de transition. » Avec un budget d’investissement 2003 de 41 millions d’euros, la mairie poursuit en effet les travaux du Petit Palais (70 millions au total), du Musée Cernuschi (7,1 millions d’euros) et entame ceux du Musée d’art moderne (12 millions), lequel poursuit ses activités hors les murs au couvent des Cordeliers (5e arrondissement). Les réouvertures sont prévues pour 2005.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°185 du 23 janvier 2004, avec le titre suivant : Le plus et le moins

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