Larson-Juhl, l’odeur...du cadre

L'ŒIL

Le 1 juillet 2004 - 261 mots

Cette atmosphère imprégnée de colle de peau, Thierry Malfait la respire depuis vingt-cinq ans. Dans sa manufacture d’Hazebrouck, le directeur des établissements Sénélar, entreprise centenaire, évoque son entrée dans le groupe américain Larson-Juhl. « Je ne pouvais me permettre de maintenir la qualité de fabrication sans nouveau marché. Aujourd’hui nous vendons aux États-Unis, au Japon, en Europe… » Suivant cette évolution, la réalisation des baguettes associe techniques industrielles et artisanales. Bois moulurés mécaniquement, enduits d’un apprêt à base de blanc de champagne et de colle de peau, ornements gravés à la mollette dans une pâte de composition proche, dorure à la feuille de cuivre… Thierry Malfait connaît par cœur les gestes lents et précis de ses ouvriers. « Les fabricants sachant pratiquer la dorure à l’eau se comptent sur les doigts d’une main », rappelle-t-il avec fierté avant de dévoiler, empilées sur des rayonnages, une collection de mollettes d’ornementation anciennes en acier, patrimoine historique de l’entreprise. « Je travaille, en ce moment, à revisiter une série de profils et d’ornements anciens.
Pour être dans l’air du temps, il faut avoir le plus de capteurs possible. Avant de lancer, en septembre dernier, la collection Art déco, nous avons hanté expositions, brocantes… » Les cadres de la collection imitent à la perfection bois exotiques, ivoire… ou encore galuchat ! « Pour réaliser cette mollette, il a fallu, au graveur, reproduire quatorze mille cellules animales, régulièrement irrégulières…Voilà aussi pourquoi nous ne travaillons pas de bois bruts… Il est plus satisfaisant d’arriver à l’imitation parfaite d’une essence que de la posséder », conclut ce passionné.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°560 du 1 juillet 2004, avec le titre suivant : Larson-Juhl, l’odeur...du cadre

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