L’An 2000 remodelé

400 millions de francs répartis équitablement entre Paris et les régions

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 551 mots

Alternance oblige, la Mission pour la célébration de l’An 2000, présidée par Jean-Jacques Aillagon, a dû revoir sa copie. La ministre de la Culture et de la Communication, Catherine Trautmann, a annoncé qu’environ 400 millions de francs seraient affectés par l’État aux manifestations, au lieu du budget de 1,2 milliard initialement envisagé. Elle a demandé « qu’un équilibre vérifiable » s’établisse entre les projets concernant la région parisienne et ceux des autres régions.

PARIS - L’Allemagne annonce de grands chantiers et la tenue d’une exposition universelle ; la Grande-Bretagne s’est lancée dans la construction d’un gigantesque Dôme, sans toutefois avoir défini son affectation (lire le JdA n° 54, 13 février). La France, elle, ne signera aucune réalisation architecturale de grande ampleur pour le passage du millénaire. Le Musée des arts premiers ne sera pas prêt, pas plus que la Nef du Grand Palais qui ne pourra rouvrir en raison de l’importance des travaux de soubassement à effectuer. Les célébrations s’inscrivent donc dans la rigueur budgétaire, et Catherine Trautmann a tenu à rappeler, lors d’une conférence de presse, que la France avait accompli il y a peu les grands travaux mitterrandiens. Néanmoins, 400 millions de francs seront prélevés sur le budget de l’État. Ils “compléteront les sommes déjà rassemblées par les initiateurs des projets sélectionnés”.

Trois temps forts
Les célébrations s’étaleront sur dix-huit mois, de l’automne 1999 au début 2001, et sur une cinquantaine de sites. La ministre a dégagé trois axes du programme, non définitif, élaboré par la Mission pour l’An 2000 : “le temps de la fête ou une nouvelle façon d’être ensemble, le temps de la réflexion sur notre passé et notre avenir, et le temps des créateurs”. “Les dates des fêtes de l’An 2000 s’imposent. Nous les voulons en prise sur les problèmes de notre temps”, a-t-elle souligné. Première en date, la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 sera d’abord “la fête de la solidarité, la fête d’un nouveau rapport aux autres, avec une préoccupation évidente : ne laisser personne au bord de la route”. Seconde étape le 21 juin, avec une Fête de la musique “très particulière pour abolir les frontières”, et la troisième autour du 14 juillet, qui sera “une fête de la nature ou plutôt de sa redécouverte”. Les Fran­çais seront invités à pique-niquer tout au long d’une plantation d’arbres de Dunkerque à Barcelone, suivant le méridien de Paris, selon un projet de l’architecte Paul Chemetov.

Le temps de la réflexion sera constitué de forums débouchant sur “l’université de tous les savoirs” qui, au cours de l’an 2000, ac­cueillera des représentations internationales de tous les savoirs du monde.
Il sera également marqué par trois expositions majeures, l’une à Paris pour dresser le portrait et les portraits de la France à travers son histoire, la seconde à Lyon pour interroger la langue et les langues de la France, la troisième à Avignon, l’une des dix capitales européennes de l’An 2000, afin de méditer sur la beauté et les beautés du monde. Enfin, le temps des créateurs sera celui de nombreuses commandes publiques, tant dans le domaine du spectacle vivant que des arts plastiques, de l’audiovisuel et du multimédia. Les axes sont redéfinis, reste à affiner des projets enthousiasmants et pertinents, et à trouver les financements. Il faut sans doute laisser le temps au temps…

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : L’An 2000 remodelé

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