CD Rom

La National Gallery à domicile

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 533 mots

Ce musée est le premier à rendre ses collections accessibles à tous par l’intermédiaire d’un disque CD Rom utilisable sur un grand nombre de micro-ordinateurs.

LONDRES - Posséder chez soi la reproduction de plus de 2 000 toiles de maîtres pour l’équivalent du prix d’un livre d’art est aujourd’hui possible, grâce à la National Gallery qui met à la disposition du public, sous forme d’un CD Rom utilisable sur micro-ordinateur, l’ensemble de ses collections permanentes. Ce disque, qui associe texte, son et image vidéo peut-être utilisé avec tous les types d’ordinateurs munis de haut-parleurs, à condition bien-sûr de disposer d’un lecteur CD Rom. Ainsi équipé, vous pouvez prendre le temps d’admirer vos toiles préférées, lire les biographies de plus de 700 artistes, faire des recherches par mots ou encore profiter d’une cinquantaine d’animations.

Fort du succès remporté par ce programme présenté à sa Micro Gallery, ouverte depuis le mois de juillet 1991 dans l’aile Sainsbury, le musée a décidé de le commercialiser à grande échelle (1). Le logiciel a été mis au point par la société britannique Cognitive Applications, et le disque proprement dit (de type Windows ou Macintosh, au choix) est édité par la société Microsoft, qui en a acquis les droits. Sa mise à disposition au public pose évidemment des problèmes liés à la divulgation des œuvres d’art. La société Microsoft se charge de protéger les droits sur les images et d’en permettre la reproduction après accord. Celles-ci proviennent de photographies dont les droits reviennent à la National Gallery, ou de clichés d’œuvres de collections extérieures au musée, qui ont autorisé Microsoft à les publier. Les seules exceptions à la règle concernent les œuvres d’artistes contemporains vivants ou disparus depuis moins de cinquante ans. Microsoft a obtenu la permission de les reproduire auprès des diverses agences chargées par les artistes de protéger leurs droits.

Protéger les œuvres
Mais il a fallu aussi s’assurer de l’impossibilité de réaliser des copies. "Les images utilisées, précise Alex Morrison, directeur de Cognitive Applications, sont tout d’abord archivées sur disque à l’aide d’une palette de 256 niveaux de gris. Puis, à partir de cette modeste palette, on améliore le rendu en créant une gamme de couleurs beaucoup plus vaste. Comme le choix des couleurs est effectué avec le plus grand soin pour obtenir une palette qui s’approche le plus possible des documents originaux, il est presque impossible d’en faire la réplique. L’image ainsi créée pourrait être comparée à une courbe d’ADN à laquelle on ne saurait trouver d’équivalent. Si l’une de nos images était piratée, il serait donc facile de s’en apercevoir, et il suffirait à la National Gallery ou à Microsoft de prouver qu’elle a été tirée de la Microsoft Art Gallery pour être en mesure de réclamer des dommages et intérêts."

Autre parade mise au point : bien que sa définition soit élevée à l’écran, l’image, à l’impression, se révèle d’un tramage grossier, ce qui empêche, par exemple, toute reproduction correcte pour un livre d’art.

(1) On peut se procurer Microsoft Art Gallery : the collection of the National Gallery, London (c’est le nom de ce programme) directement à la librairie de la National Gallery ou dans les magasins spécialisés pour moins de 450 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : La National Gallery à domicile

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