La BNF cadre la photographie

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 7 mars 2003 - 508 mots

Du documentaire aux créations purement artistiques, du photojournalisme à la publicité, des travaux d’agence aux pratiques d’amateurs éclairés, la collection de la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris, couvre quasiment tous les genres, toutes les techniques, et toutes les périodes de la photographie, de son invention à nos jours. Riche de millions de clichés,
la BNF a décidé de dédier à ce fonds unique la galerie Mansart de son site Richelieu.

PARIS - Après l’ouverture d’une galerie permanente de la photographie au Musée d’Orsay (lire le JdA n° 159, 22 novembre 2002), c’est au tour de la Bibliothèque nationale de France (BNF) de consacrer tout un espace à ce médium, et non des moindres puisqu’il s’agit de la prestigieuse galerie Mansart du site Richelieu. Situé en plein cœur de Paris (2e arrondissement), il s’étend sur 350 mètres carrés et devait être officialisé le 3 mars, à l’occasion de la clôture de l’exposition “James Nachtwey, l’œil témoin”. “Le projet est né au moment de mon arrivée [mars 2002], nous a expliqué Jean-Noël Jeanneney, président de la BNF. Nous avons pensé qu’il fallait, au-delà des grandes manifestations déjà organisées, consacrer un lieu permanent à la photographie. Nous avions tous les motifs pour le faire : l’appétit et la curiosité des nouvelles générations, qu’il fallait satisfaire, ainsi que celles du monde scientifique. Le médium est devenu essentiel à la réflexion ; il n’est plus seulement l’illustration de ‘quelque chose’, mais se situe au cœur de notre société.” Conservée dans sa grande majorité au département des Estampes et de la Photographie, qui abrite à lui seul cinq millions de clichés, la collection a été constituée depuis les années 1850, à travers le dépôt légal, les acquisitions et les dons. Au milieu du XXe siècle ont été achetées des collections complètes (Georges Sirot, Gabriel Cromer) et des fonds d’atelier (Nadar, Reutlinger), auxquels il faut ajouter les dons d’artistes ou d’écrivains tels que Robert de Montesquiou, Jacques Émile Blanche,  ceux de collectionneurs, comme Devéria, ou encore d’institutions, tels le Musée de l’Homme et le Collège de France. Quant au fonds contemporain, il compte à ce jour plus de 180 000 épreuves, œuvres de quelque 4 719 photographes de toutes les nationalités. L’exposition “Mikael Levin” (du 18 mars au 27 avril) inaugurera cette nouvelle galerie. Lui succèderont “Minot-Gormezano : le chaos et la lumière” (19 mai au 31 août), et, le 21 octobre, “Visage d’une collection, 1853-2003”. “Ce qui fait la richesse de cet ensemble, c’est bien sa grande diversité, des clichés les plus esthétisants aux plus informatifs, des plus artistiques aux plus concrets”, note Jean-Noël Jeanneney, qui se félicite par ailleurs du mécénat de Louis Roederer “sans lequel le projet n’aurait pu être réalisé”. Les manifestations de la galerie Mansart seront accompagnées de publications réalisées en coédition avec Gallimard. Pour l’heure, le programme est bouclé jusqu’au premier semestre 2005, avec des expositions sur la collection de Napoléon III, sur Sonia Delaunay et la mode ou encore sur les travaux de photojournalistes. Des thèmes qui témoignent de la nature résolument éclectique d’un fonds unique.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°166 du 7 mars 2003, avec le titre suivant : La BNF cadre la photographie

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