James Rielly - Chantre de la litote

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 22 juin 2015 - 348 mots

Peintre - Entre le Gers et Paris, son cœur balance. Rien d’étonnant pour cet artiste gallois qui partage son temps entre le Sud-Ouest, où il réside, et la capitale, où il enseigne à l’École des beaux-arts.

La vénérable institution rend hommage à son professeur en exposant actuellement ses dessins parmi les plus récents. Cette actualité se double d’une exposition de ses peintures à la Galerie L’Inlassable située dans le même arrondissement. À elles deux, ces manifestations rendent parfaitement compte de la nature ambivalente et troublante de l’œuvre de James Rielly. De prime abord, ses dessins et tableaux ont un caractère familier et enjoué. L’enfance y est régulièrement décrite avec nostalgie par des tons pastel et surannés. Ses couleurs délavées sont obtenues par estompage de l’aquarelle, sa technique de prédilection. L’effet chromatique produit un phénomène inattendu, celui d’enjoliver des images en réalité brutales : enfants affublés de coquards, d’autres nus, tête basse, sont victimes de châtiments inavouables. Avec un pinceau de fer et une encre de velours, James Rielly parvient à représenter l’impensable. Nombreuses sont ses œuvres plus légères. Néanmoins, elles entretiennent toutes un certain malaise né de l’ambiguïté de leur mode de représentation. Celui-ci joue sur le registre anglais de l’understatement, qui consiste, à l’instar de la litote, à n’exprimer qu’une partie de ce qui est nécessaire à la compréhension dusujet. À charge pour les spectateur de décrypter la beauté des rêves cruellement terrestres de James Rielly.

Repères

1956
Naissance au pays de Galles

Années 1970
Son père lui offre un chevalet. Peint son premier tableau sous la pluie

1984-1985
Résidence d’artiste au Fine Arts Work Center, Provincetown (États-Unis)

1988-1989
Seconde résidence au Künstlerhaus Bethanien, Berlin

1997
Première exposition en France au Musée des beaux-arts de Nantes. Participe à « Sensation » (Saatchi Collection) qui défraya la chronique lors de sa présentation à la Royal Academy de Londres

2006
Nommé chef d’atelier à l’école des beaux-arts de Paris

2014
« Punch Me », exposition personnelle à La Box, Galerie de l’École nationale supérieure de Bourges

2015
Exposition au cabinet des dessins Jean Bonna de l’École des beaux-arts de Paris

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : James Rielly - Chantre de la litote

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque