Justice

Jacques Perrin paie pour faux en écriture

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 8 juillet 2005 - 425 mots

L’antiquaire a été condamné à un an de prison avec sursis et à cinq ans de suspension d’activité en tant qu’expert.

 PARIS - Le 21 juin, la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné l’antiquaire Jacques Perrin pour « faux et usage de faux » à un an de prison avec sursis avec trois ans de mise à l’épreuve ainsi qu’à une interdiction d’exercer toute activité d’expertise privée ou judiciaire pendant cinq ans avec exécution provisoire. Celui-ci devra également verser au plaignant, Camille Burgi (lire les JdA nos 181, 215 et 217), un million d’euros de dommages et intérêts au titre du préjudice commercial ainsi que 2 992 euros de remboursement des frais d’aménagement au Pavillon des antiquaires en 2001, date à laquelle remonte l’affaire. À l’époque, le marchand Camille Burgi, empêché de présenter sur son stand sa pièce maîtresse, un important secrétaire XVIIIe, crie au scandale quand il voit sur le bordereau de retrait du meuble la signature de Jean-Marie Rossi, président de la commission d’admission du salon mais également ancien propriétaire du meuble. Il sera prouvé que son confrère Jacques Perrin est le véritable auteur de la signature. Le tribunal a considéré qu’il y avait eu une vraie fausse signature, rédigée « d’un seul trait de plume », même si Jacques Perrin reconnaît seulement avoir apposé le nom de son confrère. Il a aussi considéré que cette signature, s’ajoutant à celles des deux autres membres de la commission (Jean-Claude Hureau et Maurice Segoura), avait créé une unanimité sans cela inexistante dans la décision de retirer le secrétaire. La sévérité du jugement (rappelons que le procureur avait requis six mois d’emprisonnement avec sursis) a été motivée par la mise en évidence, pour Jacques Perrin, de l’intention délibérée de nuire. Un acte lourd de conséquences, puisque, en qualité de marchand et d’expert, la parole de ce dernier fait foi sur la place parisienne. Quant au préjudice, le tribunal a fait savoir qu’il ne disposait pas de suffisamment d’éléments prouvant l’impossibilité de vendre le meuble à la suite de ces faits, mais l’indemnité fixée tient compte de la perte de crédibilité commerciale de Camille Burgi, de la chute de son chiffre d’affaires pondérée par la baisse du marché du mobilier, et du licenciement des neuf personnes qui s’en est suivi. Jacques Perrin a aussitôt changé d’avocat et interjeté appel. Prétendant détenir « des éléments du dossier qui n’ont pas encore été révélés », Me Denis Giraud, conseil de Camille Burgi, a aussi fait appel sur les dispositions civiles, c’est-à-dire sur le montant du préjudice.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°219 du 8 juillet 2005, avec le titre suivant : Jacques Perrin paie pour faux en écriture

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