En plein dans le panneau

Le Journal des Arts

Le 28 avril 2000 - 399 mots

Un panneau chinois en marbre datant du Xe siècle a été retiré d’une vente de Christie’s à New York, à la demande des Douanes américaines. L’administration chinoise du patrimoine culturel y avait reconnu une pièce pillée en 1994 sur un site protégé.

LONDRES (de notre correspondante) - Christie’s a offert son “entière collaboration” aux officiers des Douanes américaines pour rechercher la provenance du panneau, estimé entre 400 000 et 500 000 dollars (environ 3 millions de francs). Représentant un gardien, la figure sculptée et peinte qui devait être mise en vente à New York le 21 mars a été retirée le 17. Cette bonne volonté de Christie’s est une façon de  limiter les dégâts, alors que sa vigilance quant à la provenance de l’œuvre, dont le vendeur serait la M&C Gallery d’Hollywood Road à Hong Kong, paraît bien légère. Le procureur du district sud de New York exige “le renoncement à la propriété et le retour” du panneau à la Chine, dont il est “un bien culturel protégé volé sur un site, patrimoine de l’État, illicitement exporté et transporté aux États-Unis”. Il affirme “qu’avant la vente, le panneau avait été identifié comme l’un des bas-reliefs sculptés dérobés dans la tombe du Xe siècle de Wang Chuhzi, située à Xiyanchuan, dans le comté de Quyang de la province de Hebei.” La notice de la maison de vente mentionne pour sa part que l’œuvre “semble apparentée par le style et l’exécution aux rares panneaux en marbre sculpté et peint de la tombe de Wang Chuzhi de la période des Cinq Dynasties, étudiée par des fouilles de 1995. La tombe en question comprenait aussi des niches dans les murs, décorées de bas-reliefs peints représentant des figures debout dans un cadre, comme celle proposée à la vente.”

La tombe a été pillée en juin 1994, et la disparition de dix sections de bas-reliefs a été notée par la police, avant que le site ne fasse l’objet de fouilles officielles l’année suivante. Deux grands bas-reliefs en marbre peints, l’un représentant un orchestre féminin, l’autre treize servantes, ont alors été déposés et placés dans la collection de l’Institut des reliques culturelles de la province de Hebei. “Si la galerie ne conteste pas la demande, nous pourrons restituer la sculpture rapidement. Dans le cas contraire, cela pourrait prendre des années”, explique Tom Caso, officier des Douanes américaines. Le panneau est toujours dans les réserves de Christie’s.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°104 du 28 avril 2000, avec le titre suivant : En plein dans le panneau

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