Emmanuelle Pérat, à la recherche de la vérité

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 mai 2005 - 239 mots

Fine et d’apparence fragile, Emmanuelle Pérat peint néanmoins d’imposants autoportraits qui affrontent le spectateur sans concession.
Elle se consacrait au chant lyrique et posait aux Arts décoratifs quand l’envie de dessiner et de s’interroger sur son statut de modèle se fit ressentir. Comment les autres me voient-ils, quelle est la différence de perception entre mon propre regard et celui d’autrui ? Aux Beaux-Arts de Paris, elle poursuit l’étude de son corps, puis s’attaque progressivement à celui de ses proches. Emmanuelle Pérat travaille avec une extrême lenteur et consacre plusieurs mois à ses pastels de grands formats. Elle peut poser ou faire poser jusqu’à cent cinquante heures : « C’est là où je discerne ce que je n’aurais pu voir autrement. Au fil des heures, je perçois la vérité de mes modèles et peux modifier entièrement la composition ou l’expression du portrait. » Alors qu’elle est installée dans un lumineux atelier de Montreuil, les heures de pose se déroulent dans une petite pièce sombre, laissant place à l’intimité. Si le sujet et la technique peuvent évoquer les siècles passés, c’est que l’artiste se réfère souvent aux sculptures romanes en bois. Représentée par la galerie Rachlin Lemarié, elle vient de recevoir le prix Femme artiste 2005, décerné par les Amis du National Museum of  Women in the Arts de Washington. Plusieurs expositions sont prévues à l’étranger dans les mois à venir, où elle poursuivra sa quête inlassable de la fragilité et du mystère de l’humain.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°569 du 1 mai 2005, avec le titre suivant : Emmanuelle Pérat, à la recherche de la vérité

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