Design édito

Chaises tout en couleurs, canapés aux formes généreuses, objets en plastique moulé, accessoires électroniques : le design est largement entré dans notre quotidien, aussi bien public que privé. Cet engouement est à l’origine d’une nouvelle foire qui s’ouvre début juin au Carrousel du Louvre, à Paris : XXe siècle. Ce salon consacré à l’objet et au mobilier du siècle passé – au-delà de la notion de design, il est également ouvert à l’Art déco et aux années 1930-1940 – nous offre l’occasion de nous pencher sur les dessous de ces créations. Avant de pouvoir être commercialisées, les réalisations des designers franchissent plusieurs stades, du prototype à celui de la production. Le passage à cette dernière étape n’est pourtant pas chose aisée pour nos compatriotes qui s’épuisent souvent à trouver des éditeurs. Nul n’étant prophète en son pays, les Français se tournent parfois vers les industriels transalpins, plus enclins à prendre des risques et plus rapides dans leurs décisions. Heureusement, il existe tout de même chez nous quelques éditeurs irréductibles, même si ces derniers ont parfois tendance à opter pour une production marginale, numérotée, qui confère aux objets un statut proche de celui d’une œuvre d’art.
De la galerie au musée, il n’y a qu’un pas que certains espèrent voir franchi prochainement. Même si des institutions comme le Musée national d’art moderne au Centre Georges-Pompidou ou le Musée d’art moderne de Saint-Étienne ont constitué des collections de design, la France ne dispose pas aujourd’hui de musée qui lui soit entièrement consacré. Pour palier ce manque, plusieurs projets sont aujourd’hui en lice. Un dossier sur lequel le nouveau ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, aura certainement à cœur de se pencher.