Des nouvelles galeries à la Fiac

La Foire semble de plus en plus attractive

Le Journal des Arts

Le 28 septembre 2001 - 998 mots

Pour la troisième année consécutive, la Fiac ouvre ses portes dans l’enceinte du Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Cette installation dans le hall 4 de Paris Expo séduit et attire aujourd’hui un nombre grandissant de galeries françaises et étrangères.

La décision prise l’an passé de ne montrer au public de la Fiac que des one man shows d’artistes n’est certainement pas étrangère au nouvel élan de popularité exprimé par un grand nombre de professionnels. Aujourd’hui, les organisateurs ont mis en place différents secteurs (“Perspectives”, “Group show”, “One man show”, “Éditions” et “Vidéo cube”) capables, comme à la Foire de Bâle, d’aiguiller les visiteurs directement vers les aspects de la création qui les motivent. La Fiac “nouvelle formule” a favorisé et multiplié les rencontres et débats – requérant à chaque fois la participation de professionnels de l’art –, ou a encore amélioré la qualité des accrochages en augmentant la surface minimale des stands. De fait, la Fiac est aujourd’hui considérée comme un pôle générateur pour cette rentrée d’automne.

Désormais plus sélective, la Fiac 2001 compte 164 galeries en provenance de 17 pays contre 196 l’an passé. Malgré cette coupe assez nette, due à une forte augmentation de la taille des stands, plus d’une trentaine de nouveaux marchands sont parvenus à s’inscrire sur la liste des participants à la manifestation de la porte de Versailles. Si pour certains, comme Almine Rech et Évelyne Canus, toutes deux installées à Paris, il s’agit d’un retour après une interruption, pour d’autres tels que Metro Pictures à New York, Jay Jopling/White Cube à Londres, c’est une véritable première puisque ces galeries de renommée internationale ne sont jamais venues à Paris. Aussi, du côté de la jeune création, le secteur “Perspectives” qui accueille 13 jeunes galeries présentant 15 one man shows, est pour la moitié constitué de nouveaux arrivants. La galerie Maze de Turin donne à voir dans l’un de ses deux accrochages des œuvres de Jessica Craig-Martin. Étant parvenue à se glisser dans plusieurs soirées mondaines, l’artiste anglaise s’est attachée à ne cadrer en gros plan que les artifices vestimentaires de la jet-set alors rassemblée. Sur le stand de la galerie In situ, récemment ouverte par Fabienne Leclerc à proximité de la rue Louise-Weiss (XIIIe arrondissement de Paris), Bruno Perramant montre des peintures qui puisent leurs sources d’inspiration autant dans l’univers médiatique que dans la littérature. Agencées en polyptyque, les toiles du jeune Français créent alors une narration dont l’interprétation est laissée au libre jugement du spectateur.

Première venue d’un marchand chinois
Ce secteur est aussi l’occasion de découvrir des marchands moins connus du public parisien. Ainsi, la jeune galerie Houg de Lyon présente un projet spécifiquement conçu pour la Fiac par Patrice Mortier, et la Shine Gallery de Londres offre deux accrochages d’artistes originaires d’Asie : la Japonaise Nahoko Kudo et la Coréenne aujourd’hui installée aux USA Hee Jin-kang. Enfin, la galerie Espai 292 de Barcelone est venue, quant à elle, avec un enfant du pays, l’artiste Luis Vidal Garcia tandis que Shangart de Shanghai inaugure la première venue à la Fiac d’un marchand chinois.
Pour les galeries plus installées comme White Cube à Londres, Metro Pictures à New York ou encore No Code à Bologne, pas de réelles surprises pour cette première présence. En effet, elles ont largement privilégié les accrochages de groupe représentatifs de leurs activités quotidiennes à une prise de risque sur un artiste en particulier. Néanmoins, un passage sur leur stand est fortement conseillé pour qui souhaite dénicher ou simplement apprécier des pièces d’artistes aussi incontournables que Sam Taylor-Wood, Damien Hirst, Rachel Whiteread chez Jay Jopling ; Cindy Sherman, Martin Kippenberger, Mike Kelley, Olaf Breuning chez les New-Yorkais ; ou encore quelques figures italiennes telles Jannis Kounellis, Michelangelo Pistoletto, Mimmo Paladino sur le stand bolognais. Chez Anne Barault sont présentés des tirages photographiques des artistes français Éric Nehr et Philippe Bazin tandis que l’espace du marchand espagnol Salvador Díaz offre un large aperçu du travail de Javier Pérez, également présent au pavillon espagnol de la Biennale de Venise. Enfin, les galeristes parisiens Martine et Thibault de la Châtre ont choisi de mettre en avant la jeune artiste italienne Paola Salerno pour leur première participation à la manifestation.

Pas moins d’une douzaine de galeries qui avaient déjà participé à la Fiac, renouent cette année avec l’événement. C’est le cas notamment de l’Anversoise Micheline Szwajcer qui n’était plus présente à la Foire depuis le transfert au quai Branly. Elle revient en force avec quelques valeurs sûres comme les Belges Ann Veronica Janssens et Wim Delvoye ou encore l’Américain Allen Ruppersberg. La Waddington Gallery de Londres est elle aussi de nouveau au rendez-vous avec un accrochage plus moderne que contemporain riche d’œuvres de quelque 30 artistes de premier ordre tels Andy Warhol, Lucio Fontana, René Magritte ou, plus près de nous, du jeune peintre Ian Davenport.

Côté français, d’autres marchands reviennent à la Fiac, parmi lesquels les galeries Les Filles du Calvaire et Brigitte Négrier/La Ferronnerie, qui ont été reconquis par les nouvelles perspectives qu’offre la manifestation.

En somme, la Fiac fait l’objet cette année d’un taux de renouvellement de ses participants d’environ 17 %. Ce chiffre, dont le calcul tient compte de la baisse des inscrits, atteste bien que la Foire parisienne est en train de gagner, voire de retrouver, la confiance d’un nombre important d’acteurs et d’opérateurs du champ de l’art. De même, la formule des one man shows qui a relancé l’an passé la Fiac marquera sans aucun doute son histoire. En effet, aujourd’hui, 45 % des participants à l’édition 2001 ont repris de leur plein gré la formule. Parmi eux, nombre de nouveaux participants ont aussi choisi ce type d’exposition pour leur stand à Paris. C’est donc une Fiac 2001 pleine de surprises et sans doute d’inattendus qui marquera cette véritable entrée dans le troisième millénaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°133 du 28 septembre 2001, avec le titre suivant : Des nouvelles galeries à la Fiac

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