Acquisitions

Cuno Amiet, Autoportrait en blanc

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 20 mai 2016 - 401 mots

Le Musée d’art et d’histoire de Genève vient de se porter acquéreur d’un magnifique autoportrait de Cuno Amiet qui vient s’ajouter à ceux de ses illustres confrères.

Autoportrait
L’Autoportrait en blanc rejoint dans les collections une trentaine d’autres visages de peintres, qui, de Liotard à Hodler en passant par Barthélémy Menn, composent une singulière histoire de la peinture suisse. Un chapitre magnifiquement renforcé par ce dernier achat.

Cuno Amiet

Avant l’achat de l’Autoportrait en blanc, le MAH de Genève ne possédait qu’une seule toile importante
de l’artiste. Autant dire que le peintre natif de Soleure, en 1868, était sous-représenté alors même qu’il est reconnu comme l’un des principaux acteurs de la peinture suisse d’avant-garde aux côtés de Hodler, Vallotton, et de son exact contemporain et ami Giovanni Giacometti. C’est en 1888 qu’il décide avec ce dernier de parfaire son apprentissage en se rendant à Paris. À l’Académie Julian, il étudie aux côtés de Bonnard, Vuillard, Denis et Sérusier. De retour de Pont-Aven en 1893, il rencontre Hodler avec qui il participe à la Sécession de Vienne en 1904. Depuis son atelier d’Oschwand dans le canton de Berne, Amiet participe à de nombreuses expositions à l’étranger. Il meurt en 1961 laissant après lui une œuvre avant tout paysagère qui perpétue son succès.

1907

L’œuvre appartient à un groupe de six autoportraits réalisés entre 1907 et 1908 dans lesquels le peintre s’utilise comme sujet d’expérience de ses recherches sur la touche et la couleur. Depuis qu’Amiet a rejoint le groupe Die Brücke en 1906, il s’approprie les audaces picturales des expressionnistes allemands.

Blanc
Comme dans les autoportraits dits jaune ou rose, l’orientation du pinceau et le choix de la couleur dominante, ici le blanc, déterminent la position du modèle. La direction donnée aux touches de peinture n’étant pas dans cette version clairement déterminée,le peintre s’est représenté de face. Son pull-over à grosses mailles a sans doute influé sur la texture de la matière travaillée à grands coups de spatule et avec une énergie qui dépasse celle de bien des peintures fauves.

1 000 000 CHF
Au forceps, Laurence Madeline, conservatrice en chef sur le départ, est parvenue à réunir les fonds nécessaires pour acquérir, auprès du petit-fils de l’artiste, l’un de ses autoportraits les plus emblématiques. Le montant de la transaction n’ayant pas été révélé, nos sources estiment à un million de francs suisses, soit environ 900 000 €, le prix d’une toile comparable.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Cuno Amiet, Autoportrait en blanc

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