Corbu et le vide

Les Français manquent d’intérêt pour l’architecture

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 389 mots

Le manque d’intérêt des Français pour l’architecture reste consternant, révèle un sondage. 71 % des personnes interrogées sont incapables de citer un seul nom d’architecte d’hier ou d’aujourd’hui, contre 60 % autrefois. Seuls sept noms franchissent la barre des 1 %, Le Corbusier venant en tête.

PARIS. Ce sondage montre un plus grand intérêt pour les qualités techniques ou d’usage que pour l’esthétique et le savoir, même si l’époque des "Grands Travaux" des années quatre-vingt semble avoir frappé les esprits. Interrogés sur l’identification de l’architecture, 50 % des personnes ont évoqué le patrimoine ancien (Versailles, Le Louvre), 18 % les Grands Travaux (Arche de La Défense, Pyramide, Grande Bi­blio­thèque), 15 % les constructions d’aujourd’hui (logement individuel et collectif) et 13 % les villes nouvelles et les projets de rénovation urbaine.

Des grands travaux méconnus
À la question "Vous intéressez-vous aux questions concernant l’architecture et l’aménagement des villes ?", 34 % ont répondu "beaucoup" ou "assez", 35 % "peu" et 31 % "pas du tout". Depuis les sondages réalisés en 1987 et 1991, le nombre de personnes incapables de citer un seul nom d’architecte d’hier ou d’aujourd’hui passe de 60 à 71 %. Seuls sept noms franchissent la barre des 1 %, Le Corbusier restant en tête, mais en baisse, comme Bofill, Mansart ou Michel-Ange. Alors qu’on leur demandait d’identifier six photographies montrant les façades des grands travaux fortement médiatisés, seule la silhouette de l’Arche de La Défense est reconnue par près de la moitié du public. Dans leur majorité, les personnes interrogées s’intéressent à l’architecture à caractère social ou politique (écoles, espaces verts, espaces de loisirs), pour ignorer résolument les maisons individuelles, les centres commerciaux et les musées. À la question "Là où vous vivez, l’architecture correspond-elle à vos goûts ?", 44 % des personnes interrogées ont répondu "non, plutôt pas" ou "non, pas du tout". 55 % d’entre elles demandent à un architecte d’intervenir sur la qualité de la construction, 38 % sur le caractère pratique des installations, seulement 15 % sur l’originalité par rapport à l’habituel. Ce sondage Ipsos pour Le Monde et la Direction de l’Architecture a été publié à l’occasion des premiers "Rendez-vous de l’Archi­tecture" qui se sont tenus les 2 et 3 octobre à La Villette. Il a été réalisé du 22 au 25 août auprès de 996 personnes âgées de 15 ans et plus.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Corbu et le vide

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