Diplomatie culturelle

Villeneuve-d’Ascq

Compromis pour la donation Masurel

Les tableaux resteront au musée.

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 325 mots

VILLENEUVE-D’ASCQ

VILLENEUVE-D’ASCQ - On a un moment craint le pire au Musée d’art moderne de la communauté urbaine de Lille : une décision de justice donnant droit aux revendications des héritiers de Jean Masurel risquait de le priver de l’essentiel de ses collections.

Un compromis a été signé par Pierre Mauroy et la famille le 21 mars, annulant ainsi le procès qui devait avoir lieu le 23 et qui aurait sans doute donné raison, pour la deuxième fois, aux héritiers. Ce compromis, qui a reçu l’accord de principe des ministères de la Culture et des Finances, devrait être officialisé prochainement.

En 1979, un riche industriel de Tourcoing décide de faire don d’une partie non négligeable de sa collection du XXe siècle, comportant en particulier de nombreuses œuvres de Braque, Picasso ou encore Miró. A cette époque la collection est (sous) estimée à 20 millions de francs tandis qu’à la mort de Jean Masurel, en 1992, on l’estime à 320 millions. Les paramètres de la donation s’en trouvent bouleversés et, forts de leur droit, les héritiers dénoncent la spoliation dont ils sont victimes. Aucune donation, en effet, ne peut excéder en valeur le quart d’un patrimoine privé. Les cinq enfants Masurel se battent d’autant plus volontiers que le fisc n’a pas, au moment de la succession, tenu compte de la générosité de l’industriel, et leur réclame 40 % de la valeur de la collection encore en leur possession.

Le compromis est original puisque, s’il permet de préserver l’intégralité de la collection Masurel du Musée, celle-ci comprendra désormais six ou sept œuvres provenant de la dation, qui fera l’objet, de la part de l’État, d’un dépôt à Villeneuve-d’Ascq. Le public n’y verra que du feu puisque les tableaux ne seront même pas déplacés. Mais, sans cet accord, les conséquences auraient été dramatiques pour le Musée et, dans les conditions où il se trouve aujourd’hui, le marché n’aurait sans doute pas facilement absorbé autant d’œuvres à leur valeur réelle.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Compromis pour la donation Masurel

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