Biennale de Florence : première

La mode sous toutes ses formes

Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1996 - 534 mots

Pour illustrer le thème de sa première édition, \"Le Temps et la Mode\", la Biennale de Florence a choisi de privilégier le dialogue entre toutes les expressions artistiques. L’interdisciplinarité sera au cœur des sept expositions programmées du 21 septembre au 15 décembre, au sein des principaux musées de Florence et de Prato. Des avant-gardes historiques à Bruce Weber, en passant par Michelangelo Pistoletto et Elton John, les organisateurs ont souhaité réserver à la manifestation \"le meilleur de la culture contemporaine\" en exposant une quarantaine d’artistes et autant de stylistes venus du monde entier.

FLORENCE - Née d’une idée de Luigi Settembrini, qui en partage la direction artistique avec Ingrid Sischy et Germano Celant, la première Biennale de Florence se propose de décrire les influences réciproques de l’univers de la mode avec les arts plastiques, le design, l’architecture, le cinéma, la photographie, les coutumes et l’histoire. Déjà, grâce au soutien de partenaires institutionnels de premier plan, cette première édition dispose d’un budget confortable de 9,5 milliards de lires (31 millions de francs), qui a permis notamment de faire appel à des architectes et des scénographes de renom – Gae Aulenti, Arata Isozaki, Adolfo Natalini, Denis Santachiara et Pierluigi Pizzi – pour la scénographie des trois grandes expositions thématiques et des quatre expositions monographiques qui les complètent.

L’exposition du fort du Belvédère abordera les relations complexes entre "Art et Mode", des avant-gardes historiques (Futurisme, Constructivisme…) aux expérimentations les plus récentes de Beverly Semmes, Judith Shea, Jana Sterbak ou Charles Le Dray. En outre, sur l’esplanade du fort, sept constructions réalisées conjointement par sept artistes et sept stylistes – dont les organisateurs n’ont pas révélé les noms – "imprimeront le signe fort et visible de la Biennale sur le paysage des collines de Florence".

Les grands espaces XIXe siècle de l’ancienne gare Leopolda, dont la place a été récemment réhabilitée par Gae Aulenti, devraient se prêter idéalement à l’exposition "New Persona/New Universe", qui rassemblera des décors conçus par des stylistes et des installations d’artistes.

Elton John et le glitter rock à l’honneur
Calqué sur le tissu muséal de Florence, l’itinéraire "Stilisti in Museo" reliera dix-neuf musées et monuments disséminés à travers la ville, en vue d’instaurer des relations inédites entre la mode contemporaine et le patrimoine historique et artistique florentin. Ainsi, dix-neuf stylistes se confronteront chacun à un musée différent de Florence ou de Prato : les Offices, la Galerie de l’Académie, le Palais Pitti, le Palais de la Seigneurie, les Chapelles Médicis, la Casa Buonarroti, le Musée municipal de Prato, etc.

Par ailleurs, la Salle blanche et les deux Salles du Florin du Palais Pitti accueilleront une rétrospective du styliste florentin Emilio Pucci. La première grande anthologie européenne du photographe Bruce Weber se tiendra dans un espace encore fermé au public, le Musée Ferragamo, installé dans le Palais Spini Feroni. À Prato, Michelangelo Pistoletto entrera en scène au Musée Luigi Pecci pour une exposition-laboratoire à laquelle participeront artistes, photographes, stylistes, designers, architectes… qui exploreront à leur manière les concepts de "Habitus, Abito, Abitare". Enfin, Elton John sera au centre de l’exposition organisée à la Regie Poste, où sera évoqué l’usage légendaire que la star du rock a toujours fait de la mode pour ses apparitions sur scène.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Biennale de Florence : première

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