Barnes veut reprendre la route

Le Journal des Arts

Le 11 mai 2001 - 341 mots

Le feuilleton de la Fondation Barnes continue. Toujours à la recherche de fonds, elle vient de s’adresser au tribunal d’Orphans, dans le comté de Montgomery, en Pennsylvanie, afin d’obtenir l’autorisation d’organiser une nouvelle exposition itinérante d’œuvres en sa possession, ce que les dispositions testamentaires du fondateur interdisent.

PHILADELPHIE - Plaidant qu’il fallait dans l’urgence réunir des fonds pour restaurer ses bâtiments, la fondation avait obtenu, en 1992, l’autorisation de prêter quelque 80 tableaux pour une exposition qui a fait le tour du monde. Après le départ du président de la Fondation Barnes en 1998 pour non-respect des clauses testamentaires, cette même institution a engagé une procédure auprès d’un tribunal de Pennsylvanie afin de pouvoir déroger aux volontés du docteur Albert Barnes. Dans le cas présent, les pièces concernées ne proviennent pas des salles d’exposition, mais sont conservées dans les bureaux et les réserves. Elles n’entrent donc pas dans les termes du contrat bilatéral. Les opposants à la direction actuelle de la Fondation craignent que le non-respect des conditions du testament soit la porte ouverte au prêt, voire à la vente de ces tableaux. Selon Nicholas M. Tinari, ancien étudiant de la fondation, “les œuvres qui ne sont pas exposés dans les salles devaient servir, et ont régulièrement servi, pour le programme pédagogique. Les intégrer dans une exposition itinérante revient à considérer qu’elles font partie de l’actif du musée, et c’est exactement ce que Barnes voulait éviter”. Cependant, ces œuvres, qui sont pour la plupart davantage des curiosités, ne devraient pas rapporter beaucoup d’argent, même si elles sortent de la Fondation. Cette dernière manque pourtant cruellement de fonds pour poursuivre son activité. Selon sa déclaration de revenus, le don initial a été largement entamé et converti en liquidités (lire le JdA n° 56, 13 mars 1998). Si le J. Paul Getty Trust, le Pew Charitable Trusts, le Wilmington Trust et la Fondation Andrew W. Mellon ont déjà contribué à hauteur de 750 000 dollars (5,2 millions de francs), la Fondation Barnes espère encore que des “particuliers dignes de confiance” rejoindront ses donateurs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°127 du 11 mai 2001, avec le titre suivant : Barnes veut reprendre la route

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