États-Unis - Intelligence artificielle (IA)

Aux États-Unis l’accord de régulation de l’IA ne satisfait pas les artistes

Par Louise Wagon · lejournaldesarts.fr

Le 4 août 2023 - 412 mots

ÉTATS-UNIS

Ils jugent insuffisants les engagements pris par les géants de l’intelligence artificielle auprès de la Maison Blanche.

Art et IA : Une main de robot et une main d'humain se rejoignent. © Mohamed Hassan Creative Commons CC0
Art et IA : Une main de robot et une main d'humain se rejoignent.
© Mohamed Hassan.

Le Gouvernement fédéral américain a récemment signé un accord avec les sept plus grandes entreprises d’intelligence artificielle (IA) – Amazon, Anthropic, Google, Inflection, Meta, Microsoft et OpenAI – afin de faire face aux nombreux risques posés par cette nouvelle technologie.

Les engagements des entreprises signataires de l’accord consistent en des investissements dans la cybersécurité, la recherche, la discrimination et dans un nouveau système de métadonnées informant les utilisateurs lorsque le contenu est généré par l’IA. Les entreprises ont conclu ces accords volontairement, de sorte qu’il n’y a aucune conséquence si elles ne tiennent pas leurs engagements.

Les artistes dénoncent la non prise en compte des défis auxquels ils sont confrontés, notamment la perte de l’emploi et le vol de la propriété intellectuelle par l’IA. « Au moment où SAG-AFTRA [un syndicat d’acteurs et de professionnels des médias] et WGA [un syndicat d’auteurs de scénarios pour le cinéma et la télévision] sont en grève, en partie à cause du risque existentiel que ces générateurs posent à toutes les industries créatives, ce silence est flagrant », s’insurge l’artiste Molly Crabapple. « [Joe Biden] ne considère clairement pas cela comme une priorité. »

Matthew Butterick, un avocat qui représente des artistes dont les œuvres ont été utilisées sans leur accord par des entreprises d’IA, a souligné que trois des sept sociétés impliquées dans l’accord – Anthropic, Meta et OpenAI – sont connues pour utiliser du contenu protégé par le droit d’auteur « sans consentement, crédit ou compensation »

Des experts ont également exprimé leurs réserves sur l’accord, qu’ils décrivent comme « mal défini » et « inconscient des risques réels » qui se produisent déjà, tels que le vol de la propriété intellectuelle. Ben Zhao, un expert informatique explique qu’actuellement, il n’existe pas de solutions robustes pour les métadonnées d’œuvres génératives. Elles seraient inefficaces et « transmettent un faux sentiment de sécurité », précise-t-il auprès d’Artnet

Selon Matthew Butterick, la réglementation de l’Union européenne (UE) sur l’exploration de textes et données, ainsi que le texte en préparation sur l’IA, sont « beaucoup plus clairs » lorsqu’il s’agit de fournir des orientations sur des questions telles que la collecte des données et la transparence des modèles. L’avocat émet des doutes quant à la possibilité de voir les États-Unis être plus stricts que l’UE concernant l’IA : « Il est crucial de comprendre qu’il y a actuellement une course entre les pays pour fournir les conditions les plus hospitalières aux entreprises d’IA, qui sont appelées à jouer un rôle important dans l’économie. »

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